Le jugement relatif à l’ouverture d’un passage dans un cimetière ancien | Le site officiel du Cheikh Mohamed Ali FERKOUS
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Vendredi 10 Chawwâl 1445 H - 19 avril 2024 G



Fatwa n° 878

Catégorie : fatwas des funérailles

Le jugement relatif à l’ouverture d’un passage dans un cimetière ancien

Question :

Des notables d’un village ont voulu construire un mur pour délimiter un ancien cimetière et ouvrir un passage à ses abords. Au cours des fouilles, ils découvrirent des ossements dans le périmètre proche du cimetière : leur est-il permis de changer son emplacement ? Eclairez-nous et qu’Allah vous récompense !

Réponse :

La louange est à Allah, le Souverain des Mondes ; que les éloges d’Allah et Son salut soient pour celui qu’Allah a envoyé comme miséricorde pour les créatures, ainsi que pour sa famille, ses Compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Rétribution. Cela dit :

Si des ossements de morts musulmans sont enfouillés dans un lieu proche du cimetière, il en fait partie (de façon certaine). Le mort qui y est enterré a droit à la sacralité et davantage de considération que l’intérêt particulier. Le mort a des droits sur le vivant comme le fait que ce dernier ne doit aucunement agresser sa tombe ni la piétiner, ou s’asseoir et marcher dessus directement ou monté (sur une monture). Il (le vivant) n’a pas le droit de faire paître ni ses moutons ou autres animaux, car le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit : «Que quelqu’un parmi vous s’assoit sur une braise qui brûlerait son habit jusqu’à atteindre sa peau lui est plus préférable qu’il s’assied sur une tombe.»(1)

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit également : «Casser les os d’un musulman mort est équivalent à les casser de son vivant.»(2) et : «Ne vous mettez pas sur les tombes et ne priez pas vers elles.»(3)

En contrepartie, il est interdit d’en exagérer : la construction, d’y mettre de la chaux et l’écriture dessus, sauf en cas de nécessité, ce qui conduirait à l’associationnisme dans l’adoration (d’Allah).

Cela dit, ce cimetière –qu’il soit ancien ou récent– fait partie du patrimoine étatique général et des Waqfs. Il est du devoir des gens de la région de soulever son cas auprès des responsables au niveau des mairies et des daïras pour prendre les mesures qui s’imposent afin de préserver le cimetière et le protéger contre [toute] offense et profanation, ainsi qu’assurer un passage aux piétons ailleurs, en prenant en compte l’intérêt général des habitants tout en sauvegardant la sacralité des morts, d’autre part.

Et le savoir est auprès d’Allah. Nous concluons en disant : la louange est à Allah, le Souverain des Mondes, qu’Allah honore et salue notre Prophète Muhammad, sa famille, ses Compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Rétribution.

Alger, le 26 de Rabî` Al-Awwal 1429 H
correspondant au 02 avril 2008

 



(1) Rapporté par Muslim (971) d’après Abû Hurayra رضي الله عنه.

(2) Rapporté par Abû Dâwûd (3207), Ibn Mâja (1616) et Ahmad (24308), d’après `Â'icha رضي الله عنها. Hadith considéré Hassan par Ibn Al-Qattân dans Al-Wahm Wal-Îhâm (4/212) et authentifié par Ibn Al-Mulaqqin dans Al-badr Al-Munîr (6/769) et Al-Albânî dans Al-Irwâ' (763).

(3) Rapporté par Muslim (972) d’après Abû Marthad Al-Ghanawî رضي الله عنه.