Article mensuel n° 70

 

La jalousie du mari
entre fondement louable
et aspect blâmable

Louange à Allâh, Maître des Mondes, paix et salut soient sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :

Il incombe à l’époux d’être jaloux pour son épouse face à tout préjudice venant de la part d’autrui. Cela fait partie des plus importants droits de l’épouse sur son époux. Cet aspect, louable, nécessite un éclaircissement de ses sens et de ses figures :

La jalousie est le fait que l’homme déteste que quelqu’un d’autre s’associe à lui dans ce qui est son droit(1). Elle englobe, dans son sens général, la jalousie que l’homme éprouve pour sa personne, pour les siens, pour sa famille et pour le commun des gens. La jalousie est louable car elle consiste, à la base, à détester les mauvaises choses, les turpitudes, les interdits et les péchés et à les repousser. C’est la qualité la plus singulière chez l’homme noble et généreux. Pour cette raison, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم était celui qui éprouvait le plus de jalousie pour sa communauté ; et Allâh est davantage Jaloux que lui. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit : « Êtes-vous étonnés de la jalousie de Sa‘d ? Je suis, certes, plus jaloux que lui, et Allâh est davantage Jaloux que moi. »(2) Il صلَّى الله عليه وسلَّم a dit, également,dans le prêche de l’éclipse : « Ô, communauté de Mouhammad !Par Allâh, personne n’est davantage jaloux qu’Allâh quand Son serviteur ou Sa servante fornique. »(3) Il صلَّى الله عليه وسلَّم a dit également : « Il n’est personne qui soit plus jalouxqu’Allâh, c’est pour cela qu’Il a interdit les turpitudes. »(4) Ibn Al-Qayyim ـ رحمه الله ـ a dit : « C’est pourquoi la jalousie d’Allâh concerne le fait que Son serviteur commette ce qu’Il lui a interdit ; et c’est en raison de cette jalousie qu’Allâh a interdit les turpitudes apparentes et cachées. Car les créatures sont Ses serviteurs et Ses servantes ; Il fait, donc, preuve de jalousie pour Ses servantes comme un maître qui ressent de la jalousie pour ses servantes, et à Allâh appartient l’exemple le plus élevé. Il fait preuve de jalousie quant au fait que Ses serviteurs aiment autre que Lui et que cet amour les pousse à être attachés aux formes et aux images et à en tirer la turpitude. »(5)

Aussi, ce qu’on entend par jalousie, dans ce contexte, est un des droits que l’épouse possède sur son époux : qu’il fasse preuve de jalousie à son égard contre tout méfait qui puisse l’atteindre de la part des autres, que ce soit par un regard, un sourire, une parole, un contact, un toucher, par la mixité ou par toute autre chose qui s’en prendra à sa femme dans sa religion, sa personne ou son honneur. Il est, donc, du droit de la femme sur son mari qu’il la préserve dans sa chasteté de manière comblée, qu’il soit bienfaisant envers elle fidèlement et la protège totalement. Ce droit inclut la jalousie dont les formes peuvent s’exprimer des manières suivantes :

Forme I : En ressentant de la jalousie lorsqu’elle montre sa parure à autrui (en dehors de son mari ou de ses Mahârim) ; de même qu’il éprouve de la jalousie lorsqu’un étranger ne baisse pas son regard devant elle ou qu’elle-même ne le baisse pas. Il doit lui interdire cela et ne pas se satisfaire de son action, même si le cœur de sa femme est sain et que son intention soit bonne. En effet, « la bonne intention ne cautionne pas ce qui est interdit », car Allâh عزّ وجلّ a dit :

﴿قُلْ لِلْمُؤْمِنِينَ يَغُضُّوا مِنْ أَبْصَارِهِمْ وَيَحْفَظُوا فُرُوجَهُمْ ذَلِكَ أَزْكَى لَهُمْ إِنَّ اللهَ خَبِيرٌ بِمَا يَصْنَعُونَ. وَقُلْ لِلْمُؤْمِنَاتِ يَغْضُضْنَ مِنْ أَبْصَارِهِنَّ وَيَحْفَظْنَ فُرُوجَهُنَّ وَلاَ يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلاَّ مَا ظَهَرَ مِنْهَا وَلْيَضْرِبْنَ بِخُمُرِهِنَّ عَلَى جُيُوبِهِنَّ وَلاَ يُبْدِينَ زِينَتَهُنَّ إِلاَّ لِبُعُولَتِهِنَّ أَوْ آبَائِهِنَّ أَوْ آبَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ أَبْنَائِهِنَّ أَوْ أَبْنَاءِ بُعُولَتِهِنَّ أَوْ إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي إِخْوَانِهِنَّ أَوْ بَنِي أَخَوَاتِهِنَّ أَوْ نِسَائِهِنَّ أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُنَّ أَوِ التَّابِعِينَ غَيْرِ أُولِي الإِرْبَةِ مِنَ الرِّجَالِ أَوِ الطِّفْلِ الَّذِينَ لَمْ يَظْهَرُوا عَلَى عَوْرَاتِ النِّسَاءِ وَلاَ يَضْرِبْنَ بِأَرْجُلِهِنَّ لِيُعْلَمَ مَا يُخْفِينَ مِنْ زِينَتِهِنَّ وَتُوبُوا إِلَى اللهِ جَمِيعًا أَيُّهَ الْمُؤْمِنُونَ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ [النور: 30-31].

Sens du verset :

Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allâh est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allâh, ô croyants, afin que vous récoltiez le succès. ﴿ [s. An-Noûr (la Lumière) : v. 30-31]

Forme II : Qu’il ressente de la jalousie lorsqu’elle délie sa langue pour dire du mal, proférer de mauvaises choses ou des vulgarités. Il doit le lui interdire, car Allâh عزّ وجلّ a dit :

﴿لاَ يُحِبُّ اللهُ الجَهْرَ بِالسُّوءِ مِنَ القَوْلِ﴾ [النساء: 148]

Sens du verset :

Allâh n’aime pas qu’on profère de mauvaises paroles. Sauf quand on a été injustement provoqué. ﴿[s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 148]

De même, il doit éprouver de la jalousie lorsqu’elle s’adresse à un étranger (un non-Mahrame) en mettant de la douceur et de la complaisance dans ses propos ; il doit la mettre en garde contre cette façon d’agir, même en cas de nécessité ou en l’absence de mauvaise intention. Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿فَلاَ تَخْضَعْنَ بِالْقَوْلِ فَيَطْمَعَ الَّذِي فِي قَلْبِهِ مَرَضٌ﴾ [الأحزاب: 32]

Sens du verset :

Ne soyez pas trop complaisantes(6) dans votre langage,afin que celui dont le cœur est malade [l’hypocrite] ne vous convoite pas. ﴿[s. Al-Ahzâb (les Coalisés) : v. 32]

Forme III : Qu’il éprouve de la jalousie lorsqu’elle entre chez des hommes étrangers (des non-Mahrame) ou lorsqu’ils entrent chez elle ; en se retrouvant avec eux dans le travail ou pour passer la soirée, que ce soit en famille ou non, chez elle ou ailleurs. Car il n’est pas assuré qu’elle soit à l’abri d’un mauvais regard, d’une mauvaise parole ou d’un mauvais geste ; les conséquences des penchants de l’âme et des insufflations du démon sont blâmables et catastrophiques. Raison pour laquelle, et au vu des implications et des motifs de la jalousie, il ne doit pas permettre à sa femme de se mélanger aux hommes de façon prohibée, et ce, en se basant sur ce qu’Allâh عزّ وجلّ a dit de façon générale :

﴿يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا قُوا أَنْفُسَكُمْ وَأَهْلِيكُمْ نَارًا وَقُودُهَا النَّاسُ وَالْحِجَارَةُ﴾ [التحريم: 6]

Sens du verset :

Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un feu dont le combustible sera les gens et les pierres. ﴿[s. At-Tahrîm (l’Interdiction) : v. 6]

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit également : « Prenez garde d’entrer chez les femmes. » Un homme parmi les Ansar dit alors : « Ô Messager d’Allâh ! Que dis-tu du Hamw(7) ? ». Il صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Le Hamw, c’est la mort. »(8)

Forme IV : Qu’il éprouve de la jalousie lorsqu’elle sort de sa maison en laissant paraître sa beauté, ou par­fumée, ou parée de toute sorte de bijoux ou de maquillage, ou vêtue mais [en même temps] nue, se dirigeant telle quelle au marché, au travail ou pour ses affaires, se pavanant, toute imbue de sa personne, de son corps et de son apparence par lesquels elle excitera le désir des hommes. Le feu intense de la jalousie doit pousser son époux à lui intimer l’ordre de se vêtir du voile de la discrétion et de la pudeur. Allâh عزّ وجلّ dit, en effet :

﴿وَقَرْنَ فِي بُيُوتِكُنَّ وَلاَ تَبَرَّجْنَ تَبَرُّجَ الْجَاهِلِيَّةِ الأُولَى﴾ [الأحزاب: 33]

Sens du verset :

Restez dans vos foyers ; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l’Islam [Djâhiliyyah]. ﴿[s. Al-Ahzâb (les Coalisés) : v. 33]

Il عزّ وجلّ dit également :

﴿يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُلْ لِأَزْوَاجِكَ وَبَنَاتِكَ وَنِسَاءِ الْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِنْ جَلاَبِيبِهِنَّ ذَلِكَ أَدْنَى أَنْ يُعْرَفْنَ فَلاَ يُؤْذَيْنَ وَكَانَ اللهُ غَفُورًا رَحِيمًا﴾ [الأحزاب: 59]

Sens du verset :

Ô, Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allâh est Pardonneur et Miséricordieux. ﴿[s. Al-Ahzâb (les Coalisés) : v. 59]

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit : « Toute femme qui ôterait ses vêtements en dehors de la maison de son mari aura déchiré le voile qui existe entre elle et Allâh. »(9) Il a dit également : « Il y a trois personnes, ne te demande même pas ce qu’il en sera d’elles : un homme qui s’est séparé du groupe des musulmans, qui a désobéi à son gouverneur puis meurt désobéissant ; un esclave ou une esclave qui meurt après s’être enfui ; et une femme, dont le mari s’étant absenté en lui laissant tout ce dont elle a besoin dans la vie d’ici-bas, qui s’exhibe en son absence. Ne te demande même pas ce qu’il en sera d’eux. »(10) Il صلَّى الله عليه وسلَّم a dit également : « La meilleure de vos femmes est la femme affectueuse, féconde, douce et compatissante si elles craignent Allâh. Et les pires de vos femmes sont celles qui s’exhibent et se pavanent indécemment ; ce sont, certes, des hypocrites. Rares celles qui, parmi elles, entreront au Paradis comme sont aussi rares les corbeaux aux pieds blancs. »(11) Il صلَّى الله عليه وسلَّم a dit également : « Toute femme qui se parfume et passe près d’un groupe d’hommes pour qu’ils sentent son odeur est une fornicatrice. »(12) Il صلَّى الله عليه وسلَّم a dit également : « Il y a deux catégories de gens de l’Enfer que je n’ai pas encore vues : des gens qui ont des fouets semblables aux queues des vaches et avec lesquels ils frappent les autres ; et des femmes vêtues mais [en même temps] nues(13), séductrices qui se dandinent ; leurs têtes sont comme les bosses des chameaux qui s’inclinent.Elles n’entreront pas au Paradis et n’en sentiront pas l’odeur, bien que son odeur se sente à telle et à telle distance. »(14)

Forme V : Qu’il éprouve de la jalousie pour elle en la préservant de la tentation lorsque son absence dure trop longtemps ; lorsqu’il l’emmène avec lui dans des endroits de dépravation et de turpitude, ou à des plages ou à des forêts pleines de choses répréhensibles et dépravées, ou lorsqu’il lui procure des cassettes de musique, des livres érotiques, des disques vidéo appelant au péché, des revues pleines devulgarités et de turpitudes et autres moyens de perversionmorale et des comportements adoptés et affectionnés par les personnes ignobles et les débauchés. Assurément, la jalousie de l’époux lui défend d’accepter l’extinction de l’amour-propre et de la véritable et noble virilité. En effet, renoncer à la jalousie, c’est perdre la base de la religion, et c’est dans ce contexte qu’Ibn Al-Qayyim ـ رحمه الله ـ a dit : « Cela t’indique que la base de la religion est la jalousie et celui qui n’a pas de jalousie n’a pas de religion, car la jalousie protège le cœur et, à travers lui, les organes, et repousse, donc, le mal et les turpitudes. L’absence de jalousie, par contre, tue le cœur et, à travers lui, les organes, qui ne repoussent plus rien du tout. La jalousie dans le cœur est à l’exemple de la force qui repousse la maladie et lui résiste : si la force disparaît, la maladie trouve l’endroit disponible ; et n’y trouvant aucune résistance, elle s’installe fermement et la perte s’en suit. Elle est aussi à l’exemple des cornes du buffle, avec lesquelles il se défend et défend ses petits : si elles se cassent, ses ennemis aspirent [alors] à l’attaquer. »(15)

Voilà, donc, quelques formes de la jalousie que ressent l’homme à l’égard de sa femme ainsi que ses différents aspects, qui sont contenus dans le fondement louable, que l’on peut résumer en disant qu’« être jaloux pour le bien-aimé consiste à prendre soin de lui, et la jalousie envers ce que tu détestes consiste à refuser ce qui vient te rivaliser dans ce que tu aimes ; donc, être jaloux pour le bien-aimé n’est concevable que par la jalousie envers le rival. »(16)

Ainsi, l’aspect blâmable de la jalousie ne fait, certainement, point partie du fondement évoqué. Elle se manifeste dans toute jalousie basée sur le doute et la suspicion non établis par des preuves ou des faits réels et manifestes. Les pensées, en effet, se transforment, alors, en obsessions, qui s’accumulent chez l’individu jusqu’à le jeter dans un coin sombre fait de doutes et de suspicions. C’est le cas, par exemple, quand l’homme a des soupçons envers sa femme sans preuve apparente ni indice clair. Ainsi, il se met à surveiller ses faits et gestes et cherchera à prouver ce qui n’est qu’une illusion. Cela peut l’amener jusqu’à placer des caméras et des microphones chez elle pour la surveiller de loin, à choisir même des heures inhabituelles pour entrer chez sa femme, ou à profiter de certains moments pour guetter ses mouvements de façon anormale, etc. Certes, cela n’a aucun lien avec l’aspect louable de la jalousie. C’est, plutôt, une jalousie réprouvée par la religion. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit, en effet : « Certes, fait partie de la jalousie ce qu’Allâh aime et en fait partie ce qu’Allâh déteste ; et fait partie de l’orgueil ce qu’Allâh aime et en fait partie ce qu’Allâh déteste ; la jalousie qu’Allâh aime est celle basée sur un cas douteux et la jalousie qu’Il déteste est celle qui n’est pas basée sur un cas douteux ... »(17) Aussi, « le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a interdit à l’homme de revenir soudainement chez les siens de nuit dans le but de découvrir leur infidélité ou leurs faux pas »(18). Et dans une version d’Al-Boukhârî, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit : « Si l’unde vous revient après une longue absence [voyage], qu’il n’entre pas chez lui de nuit. »(19)

Cela, sachant que l’homme est considéré comme étant responsable de sa femme, chargé de la protéger et de subvenir à ses besoins, car Allâh عزّ وجلّ a dit :

﴿الرِّجَالُ قَوَّامُونَ عَلَى النِّسَاءِ﴾ [النساء: 34]

Sens du verset :

Les hommes ont autorité sur les femmes. ﴿[s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 34]

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit : « L’homme est tel un berger au sein de sa famille et il est responsable de son troupeau. »(20) À partir de là, le feu de la jalousie implique qu’il ne lui embellisse pas les turpitudes, les mauvaises choses et l’injustice. Au contraire, il (l’époux) doit s’efforcer de lui faire détester et réprouver tout cela ; il ne doit pas les lui embellir, ni l’y appeler ou l’y encourager et l’y inciter. Et si, d’un côté, il n’accepte d’elle aucune déviation dans le comportement et la religion, l’homme noble et équitable, de l’autre côté, ne se laissera pas entraîner par l’excès de jalousie au point de s’empresser de juger sa femme ou de décider de la punir, sans l’avoir mise en garde, au préalable, contre cela ; ou rejeter ses prétextes dans le cas où elle s’excuserait. L’homme juste accepte l’excuse malgré sa grande jalousie et cela relève du summum de l’équité, de la miséricorde et de la bienfaisance, comme il est dit :

« L’excuse, chez les gens nobles, est acceptée

Et le pardon des mœurs des seigneurs est espéré. »

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a confirmé cela en disant : « Il n’est personne qui aime l’éloge autant qu’Allâh, c’est pour cela qu’Il a fait Son propre éloge. Il n’est personne qui soit plus jaloux qu’Allâh, c’est pour cela qu’Il a interdit les turpitudes. Et il n’est personne qui aime l’excuse autant qu’Allâh, c’est pour cela qu’Il a révélé le Livre et envoyé les Messagers. »(21)

Suivant le même contexte, Ibn Al-Qayyim ـ رحمه الله ـ dit, en expliquant la jalousie louable et ce que l’individu ferait en conformité avec ce que son Seigneur a prescrit : « Ce qui est louable, c’est la jalousie accompagnée du fait d’excuser ; ainsi, l’homme doit éprouver de la jalousie quand il le faut et doit pardonner quand il le faut. Quiconque est ainsi mérite vrai­ment la louange. Aussi, puisqu’Allâh réunit tous les attributs de la perfection, Il mérite plus que quiconque d’être loué, et personne ne peut Le louer comme il Lui convient, mais Il est plutôt tel qu’Il s’est Lui-Même loué. Le jaloux sera, donc, en conformité avec Allâh dans l’un de Ses attributs, et quiconque est en conformité avec Allâh dans l’un de Ses attributs, il [l’attribut] le conduira entièrement vers Lui, et le fera entrer chez son Seigneur [dans la demeure de Son honneur (le Paradis)] ; le rapprochera de Lui et de Sa miséricorde. Cet attribut le rendra aimé [d’Allâh], car Allâh est Miséricordieux et Il aime les miséricordieux ; Il est Généreux et Il aime les généreux ; Il est Savant et Il aime les savants ; Il est Fort et Il aime le croyant fort qu’Il aime davantage que le croyant faible ; Il est Pudique et Il aime ceux qui sont pudiques ; Il est Beau et Il aime les gens de beauté ; Il est Impair [Un] et Il aime les gens de l’impair [qui L’adorent comme Il l’a ordonné]. »(22)

Telle est la jalousie qui est un devoir pour un époux ferme sur les qualités viriles, dont il fait preuve pour sa femme. Les hommes nobles et dignes ont toujours eu, comme il se doit, de la jalousie pour leurs femmes et ont toujours vu cela comme une qualité dans le but de protéger la religion et de préserver l’honneur.

 

Le savoir parfait appartient à Allah سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allah, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

 

Alger, le 26 de Cha‘bân 1432 H,

correspondant au 20 juillet 2011.

 



(1) Cf. : At-Ta‘rîfât d’Al-Djourdjânî (163) et Al-Koulliyyât d’Aboû Al-Baqâ’ (671).

(2) Rapporté par : Al-Boukhârî (6846) et Mouslim (1499), d’après Al-Moughîra ibn Chou‘ba رضي الله عنه.

(3) Rapporté par : Al-Boukhârî (1044, 5221) et Mouslim (901), d’après ‘Â’icha رضي الله عنها.

(4) Voir son annotation ci-après, note 21.

(5) Al-Fawâ’id d’Ibn Al-Qayyim (39).

(6) Trop complaisantes : Ne montrez pas trop de complaisance dans vos paroles par crainte que l’homme qui vous écoute ne conçoive de la passion pour vous. (NDT).

(7) Hamw : tout homme proche de l’époux qui n’est pas un Mahram pour l’épouse. (NDT).

(8) Rapporté par : Al-Boukhârî (5232) et Mouslim (2172), d’après ‘Ouqba ibn ‘Âmir رضي الله عنه.

(9) Rapporté par : At-Tirmidhî (2803) et Ibn Mâjah (3750), d’après ‘Â’icha  رضي الله عنها ; jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (2710).

(10) Rapporté par Ahmad (23943) ; Al-Boukhârî dans Al-Adab Al-Moufrad (590) et Al-Hâkim (411), d’après Fadâla ibn ‘Oubayd رضي الله عنه ; jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans As-Sahîha (542).

(11) Rapporté par Al-Bayhaqî (13478), d’après Aboû Oudhayna As-Sadafî رضي الله عنه ; jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans As-Sahîha (1849).

(12) Rapporté par : An-Naşâ’î (5126) et Ahmad (19711), d’après Aboû Moûşâ رضي الله عنه ; jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (2701).

(13) Cette expression signifie qu’elles portent des vêtements qui ne couvrent pas leurs formes, c’est-à-dire qu’elles portent des habits de parure maisellessont dénuées des habits de la piété. (NDT).

(14) Rapporté par Mouslim (2128), d’après Aboû Hourayra رضي الله عنه.

(15) Ad-Dâ’ Wad-Dawâ’ d’Ibn Al-Qayyim (109-110).

(16) Al-Fawâ’id d’Ibn Al-Qayyim (38).

(17) Rapporté par An-Naşâ’î (2558), d’après Djâbir ibn ‘Atîk Al-Ansârî رضي الله عنه ; jugé haşane (bon) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (2221) et dans Sahîh Sounane An-Naşâ’î.

(18) Rapporté par Mouslim (715), d’après Djâbir ibn ‘Abd Allâh رضي الله عنهما.

(19) Rapporté par Al-Boukhârî (5244), d’après Djâbir ibn ‘Abd Allâh رضي الله عنهما.

(20) Rapporté par : Al-Boukhârî (7138) et Mouslim (1829), d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما.

(21) Rapporté par Mouslim (en ces termes) (2760), d’après Ibn Mas‘oûd رضي الله عنه ; et par Al-Boukhârî (7416) et Mouslim (1499), d’après Al-Moughîra ibn Chou‘ba رضي الله عنه.

(22) Ad-Dâ’ Wad-Dawâ’ d’Ibn Al-Qayyim (108).

 

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