Les facteurs aidant à raffermir la mémorisation du Coran et à ne pas l’oublier | Le site officiel du Cheikh Mohamed Ali FERKOUS
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Vendredi 10 Chawwâl 1445 H - 19 avril 2024 G

Fatwa n° 1081

Catégorie : Fatwas relatives au Coran

Les facteurs aidant à raffermir la mémorisation du Coran et à ne pas l’oublier

Question :

Notre cheikh, qu’Allâh vous préserve, quel est votre conseil pour celui qui veut mémoriser le Coran? Et comment une personne peut préserver ce qu’elle en a mémorisé et ne pas l’oublier? Qu’Allâh vous préserve et prenne soin de vous.

 

Réponse :

La Louange est à Allâh, le Seigneur des mondes. Et que la prière et le salut soient sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour l’univers, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Rétribution. Cela dit :

Sache qu’à l’unanimité des savants, la mémorisation du Coran est une obligation kiffâ’î(1) et en dehors de cela, le mémoriser est simplement recommandé.

Il réside un immense mérite dans le fait de mémoriser la Parole d’Allâh, car le Prophète رضي الله عنه a dit: « Le meilleur d’entre vous est celui qui a appris le Coran et l’a enseigné. »(3) L’ordre méritoire pour être plus en droit pour diriger les gens [dans la salât] et dans la priorité dans l’enterrement des morts et autre dépendent de la mémorisation du Coran, car le Prophète صلَّى الله عليه وآله وسلَّم a dit: « c’est celui qui récite le plus le Livre d’Allâh qui guide un groupe [en prière] »(4), c’est-à-dire: « celui qui en mémorise le plus »; le Prophète صلَّى الله عليه وآله وسلَّم demandait : « Qui d’entre eux connaît le plus du Coran ? » Et si on lui indique quelqu’un il le posait en premier dans la tombe(5). De même la différence dans les degrés atteints au Paradis dépend de la quantité mémorisée dans le bas monde, le Prophète صلَّى الله عليه وآله وسلَّم dit en effet: « on dira à celui qui connaissait le Coran: récite, élève-toi et psalmodie comme tu psalmodiais dans le bas-monde et ta place se trouvera au dernier verset que tu réciteras. »(6)

Aussi, l’importance de la mémorisation du noble Coran pour l’étudiant en sciences religieuses et pour le juriste est évidente, puisque le Coran est la source des preuves que le juriste exposera – si besoin est – dans ses jugements et ses fatwas. Le mémoriser est donc l’un des plus nobles actes par lesquels on obéit à Allâh et on se rapproche de lui, pour celui qui en a la capacité – comme nous l’avons vu précédemment –.

Parmi les facteurs aidant à raffermir la mémorisation et à ne pas perdre le savoir, on compte:

1- Le fait d’être reconnaissant envers Allâh pour ce bienfait qu’est la mémorisation et d’utiliser ce bienfait dans l’accomplissement de la sagesse pour laquelle il a été légiféré, dans l’obéissance d’Allâh, afin que le Coran soit un argument en faveur de l’individu et non contre lui. Allâh a dit :

﴿لَئِنْ شَكَرْتُمْ لَأَزِيدَنَّكُمْ﴾ [إبراهيم: 7]

Sens du verset :

Si vous êtes reconnaissants, je vous augmenterai ﴿ [s. Ibrahim : v. 7]

2- Vouer sa mémorisation exclusivement à Allâh, être sincère dans la pratique que demande le Coran. Ne pas relier la mémorisation à des objectifs temporels, ne pas avoir l’intention de s’en vanter, de l’utiliser dans un autre objectif que celui qui est demandé ou toute autre mauvaise intention. Apprendre le Coran avec ce genre d’intentions fait naître l’hypocrisie, en effet, le Prophète صلَّى الله عليه وآله وسلَّم a dit dans un hadith: « La plupart des hypocrites de ma communauté sont ses récitateurs »(7)

3- Lire souvent le Coran, beaucoup le réciter et le réviser, car le fait de ne pas le lire souvent est une cause qui entraîne la perte de ce que l’on a mémorisé et la perte du savoir. Le Prophète صلَّى الله عليه وآله وسلَّم a dit: « Lisez souvent ce Coran, car par Celui dans la main de Qui est l’âme de Muhammad, il s’échappe plus facilement qu’un chameau ne s’échappe de ses liens »(8); il a dit aussi: « L’exemple de celui qui connaît le Coran est l’exemple de celui dont les chameaux sont attachés: si il vient les voir régulièrement, il les retiendra et s’il les relâche, ils partiront. »(9)

4- Qu’il le récite en prière jour et nuit: le Prophète صلَّى الله عليه وآله وسلَّم a dit : « Il n’est de jalousie meilleure que dans ces deux cas: un homme à qui Allâh a donné le Coran et qui le récite en prière une partie de la nuit et une partie de la journée et un homme à qui Allâh a donné des biens et qui les dépense une partie de la nuit et une partie de la journée. »(10)

5- Renforcer la mémorisation du noble Coran par la compréhension de son sens et de ses règles, pour pouvoir les mettre en pratique et y appeler, le tout en persévérant et en patientant vis-à-vis de ces actes d’obéissance. En effet, il se peut que l’âme éprouve de la répulsion face à ces œuvres, à cause de la quantité de ses relations et de ses adeptes, à cause de la lourdeur et de la paresse, ou à cause des délices de ce bas-monde.

6- Éviter les péchés et la fréquentation des gens mauvais, car ce sont là des influences diaboliques qui ternissent le cœur et font oublier l’invocation d’Allâh.

 

Cela étant dit, la science parfaite est auprès d’Allâh qu’Il soit Très-Haut. Et notre dernière invocation est : « Louange à Allâh, le Seigneur des mondes ». Et qu’Allâh prie sur notre Prophète Mouhammad, sur sa famille, ses compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Rétribution, et qu’Il les salue.

 

Alger, le 27 de Dhoû-L-Hidjdja 1431 H,
correspondant au 3 décembre 2011 G.

 


(1) Une obligation kiffâ’î est celle qui si elle est faite par une partie de la communauté, l’autre en est déchargée. (NDT).

(2) Cf. : Marâtib Al-Idjmâ‘ d’Ibn Hazm (156).

(3) Rapporté par Al-Boukhârî (2/654), d’après ‘Outhmâne رضي الله عنه.

(4) Rapporté par Mouslim dans (673) et Ahmad dans son Mousnad (4/118), d’après Aboû Mas‘oûd Al-Ansârî Al-Badrî رضي الله عنه.

(5) Rapporté par Al-Boukhârî (1/321), d’après Djâbir ibn ‘Abd Allâh رضي الله عنهما.

(6) Rapporté par Aboû Dâwoûd (1464), chapitre de la recommandation de psalmodier dans la récitation et al Tirmidhi (2914), d’après ‘Abd Allah ibn ‘Amr رضي الله عنه ; jugé sahih par Al-Albâni dans As-Silsila As-Sahiha (5/281).

(7) Rapporté par Ahmad (2/175), d’après ‘Amr ibn Al-‘As رضي الله عنهما ; jugé sahih (authentique) par Al-Albâni dans As-Silsila As-Sahiha (2/375).

(8) Rapporté par : Al-Boukhârî (2/655) et Mouslim (231), d’après Aboû Moûşâ Al-Ach‘arî رضي الله عنه.

(9) Rapporté par : Al-Boukhârî (2/655) et Mouslim (789), d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما.

(10) Rapporté par : Al-Boukhârî (3/582) et Mouslim (815), d’après ‘Abd Allâh ibn ‘Oumar رضي الله عنهما.