Le jugement relatif au fait de se soigner chez un psychologue | Le site officiel du Cheikh Mohamed Ali FERKOUS
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Vendredi 10 Chawwâl 1445 H - 19 avril 2024 G



Fatwa n° 1105

Catégorie : fatwas relatives à la médecine

Le jugement relatif au fait de se soigner chez un psychologue

Question : Est-il permis de consulter un ou une psychologue à propos de choses qui ne relèvent pas de la croyance, tout en considérant que cette consultation ou ces soins ne constituent qu’un moyen, car qu'Allah est, certes, le Guérisseur ? Qu'Allah vous récompense.

Réponse :

Louange à Allah, Maître des Mondes. Paix et salut sur celui qu’Allah a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Ceci dit :

Si le psychologue est digne de confiance, compétent dans son travail et fiable, de façon qu’il n'utilise pas, pour soigner les maladies psychologiques et les troubles nerveux, les procédés interdits par la religion, tels que l'hypnose dont une grande partie est mêlée au charlatanisme, et qu'il ne va pas chercher au delà des moyens ordinaires pour soigner les affections psychiques, et ne traite pas [ses patients] au moyen de la méthode freudienne, en convainquant le malade que la cause de son complexe psychologique et de son trouble nerveux réside dans son attachement à la religion et aux bonnes moralités, en les considérant ainsi -selon la théorie de Freud- comme des obstacles à l'assouvissement du besoin sexuel, ce qui provoque chez lui des complexes et des maladies, puis il l’appelle à se libérer de ces liens qui le ligotent ; et bien d’autres procédés nuisant à la religion et aux bonnes moralités et trompant les musulmans... Si son travail est indemne de ces tares et de ces défauts, il n'y a aucun mal à se référer à lui -pour demander conseil ou se faire traiter- en usant de moyens licites pour soulager l'âme malade. En effet, l'âme et le corps peuvent tous deux être atteints par la maladie et sont tous deux concernés par l'ordre général de se soigner que le Prophète a donné en disant : “Ô serviteurs d'Allah, soignez-vous, car Allah n'a pas créé une maladie sans créer son remède, à l'exception d'une maladie”. Ils dirent : “Ô, Messager d'Allah, quelle est-elle ?” Il dit : “Le vieillissement(1). Il a dit aussi : “Allah a fait descendre la maladie et le remède et a créé pour chaque maladie son remède, alors, soignez-vous et ne vous soignez pas par un moyen illicite.(2).

La règle de base est que la femme ne se fait soigner que par une femme médecin, si elle en trouve une. De même que l'homme ne se fait soigner que par un médecin homme. Si cela n’est pas possible, il est permis alors de se faire soigner malgré la différence de sexe, ce qui est une exception à la règle de base précédente. Cela est valable si l'on ne craint pas qu’il y ait de tentation et en respectant les règles religieuses expliquées dans notre épître : Conseil à un médecin musulman(3). Par exemple, il ne faut pas s'isoler avec la personne [de sexe opposé] ni la toucher, ni lui serrer la main, ni la regarder d'un regard interdit et autres règles religieuses ayant trait à la personnalité et la moralité du médecin musulman.

Aussi, convient-il de souligner que le recours au psychologue -afin de demander conseil ou pour des soins- doit être précédé d'un diagnostic. Si l'on est sûr que la maladie relève de l'influence du démon ou de la sorcellerie, il ne faudra pas faire appel au psychologue, car ce genre de maladies ne relève pas de la psychologie. Il faudra plutôt demander l'avis d'un exorciseur (Râqî) apte et compétent ou se faire soigner par lui pour ôter l'influence du démon et faire disparaître la sorcellerie par An-Nouchra(4) permise dans la religion.

Si, par contre, on découvre, après le diagnostic, que la maladie relève d’insinuations sataniques qui font naître dans l'esprit du malade le doute, l’angoisse, l'instabilité et ce qui en découle tel que le souci, la tristesse et le désespoir ; alors,la cause de ces états psychologiques serait le fait que le malade commet des péchés. Il lui incombe, dans ce cas-là, de revenir à Allah par la repentance sincère, en mettant sa confiance en Lui, en implorant beaucoup Son pardon et en récitant assidûment l’ensemble des formules d'invocation (Adhkâr) du matin et du soir dont les plus importantes sont : la lecture du Coran, d’Al-Fâtiha, du verset d’Al-Koursi et des sourates : “Al-Ikhlâs”, “ Al-falaq” et “ An-Nâs” et bien d’autres invocations qui protègent par la Volonté d'Allah. Le malade doit, également, choisir des compagnons vertueux qui lui apportent aide et soutien, comme il doit employer son loisir dans ce qui est utile pour sa vie présente et future. En effet, la solitude et la vie retirée, pour celui qui est atteint de Waswâs, est une cause permettant au refoulement et au mal-être psychologique de s'accentuer. Dans un tel cas, on ne consulte pas un psychologue, car, la personne atteinte devrait elle-même affronter cette situation, en faisant preuve de fermeté vis-à-vis des incitations sataniques, en contrariant le démon lorsqu'il lui insuffle des doutes et de mauvaises idées, et en demandant l'aide d'Allah contre le démon, en s'humiliant devant Allah et en L'invoquant dans les moments où l'invocation est exaucée, au milieu de la nuit ou dans son dernier tiers. Aussi, doit-elle demander à Allah de la préserver du démon et de la débarrasser des mauvaises idées que le démon lui insuffle, de son emprise et de ses ruses. Si elle observe cette méthode religieuse avec une intention pure et sincérité, Allah écartera d’elle ce qu'elle redoute et lui accordera le bien qu'elle espère et, ainsi, son cœur et son âme connaîtront la sérénité. En effet, Allah entend tout ; Il est, certes, Tout-Proche et exauce les invocations.

Le savoir parfait appartient à Allah سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

Alger, le 16 Djoumâdâ Ath-Thânia 1432H
Correspondant au 19
mai 2011G

 



(1) Rapporté par Aboû Dâwoûd (3855) et par At-Tirmidhî -cette version est la sienne- (2038), d'après Ouşâma Ibn Charîk Al-‘Âmirî رضي الله عنه. Ce hadith est jugé authentique par Al-Albânî dans As-Sahîha (2/736) (3973).

(2) Rapporté par Aboû Dâwoûd (3874) et Al-Bayhaqî dans As-Sounane Al-Koubrâ (10/9), d'après Aboû Ad-Dardâ’ رضي الله عنه. Ce hadith est jugé haşane (bon) par Al-Arnâ’oût dans sa recension de Djâmi‘ Al-Ousoûl (7/512). Voir As-Silsila As-Sahîha d’Al-Albânî (4/174).

(3) Voir page : (31-34).

(4) Le mot “An-Nouchra” est dérivé de “Nachr As-Sihr” qui veut dire : annuler la sorcellerie. An-Nouchra est permise si elle est faite au moyen du Coran ou autres (comme les invocations authentiques). (NDT).