Article mensuel n° 25

Les priorités du prêcheur
dans le sentier d’Allâh

Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :

Il est fréquent – ces derniers temps – d’entendre des gens qualifiés par le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم de «  jeunes gens faibles d’esprit »(1), dire qu’il n’y a pas de différence entre l’Algérie et les pays mécréants, à telle enseigne que s’il l’on pose une question à l’un d’eux sur le fait de voyager vers les pays mécréants, il répond – sans scrupules – : « Où es-tu mainte­nant ? », ou : « Qu’Allâh t’accorde la clairvoyance ! Y a-t-il de différence entre les pays mécréants ? La mécréance constitue un seul parti », ainsi que d’autres expressions qui boulever­sent les croyants et effraient les âmes sereines. Ainsi, les ignorants – à l’insu des gens concernés – infiltrent-ils leurs ambiguïtés et leurs idéologies et divulguent leurs pensées, même en se parjurant. Nous demandons à Allâh aide et assistance.

Certes, la préoccupation majeure et prioritaire du prêcheur dans le sentier d’Allâh عزّ وجلّ est d’inciter les gens à vouer, exclusivement, le culte à Allâh عزّ وجلّ et à délaisser le Chirk (polythéisme), à mettre en application la Sounna et à réprouver l’hérésie. Cela est la voie légale instituée dans tous les messages révélés aux prophètes عليهم السلام Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿وَلَقَدْ بَعَثْنَا فِي كُلِّ أُمَّةٍ رَسُولاً أَنِ اعْبُدُوا اللهَ وَاجْتَنِبُوا الطَّاغُوتَ﴾ [النحل: 36].

Sens du verset :

Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager, [pour leur dire] : “ Adorez Allâh et écartez-vous du Tâghoût (2)﴿ [s. An-Nahl (les Abeilles) : v. 36]

C’est dans cette voie véridique que le prêcheur doit s’appliquer, déployer tous ses efforts et consacrer son temps, afin de guider les gens vers le droit chemin, en suivant la voie d’Ahl As-Sounna (les Gens de la Sounna) qui connaissent la vérité et font miséricorde aux gens ; et non pas la voie de l’embrouillement et de l’égarement au moyen des ambi­guïtés et l’incitation au Takfîr (anathématisation) et, par la suite, aux attentats et à la destruction.

En effet, mettre sur le même pied d’égalité l’Algérie et les autres pays mécréants, tels que l’Angleterre, la France et l’Allemagne, est une équivalence à différence manifeste entre un pays dont la religion est l’Islam et d’autres qui n’adoptent que le Chirk comme religion. En outre, la lecture des contenus des expressions susmentionnées attire l’atten­tion de la personne douée de raison et dirige sa pensée vers les gens qui font de l’excommunication générale et collective dont leur croyance s’écarte des principes d’Ahl As-Sounna Wal Djamâ‘a (les Gens de la Sounna et du Groupe) et anathématisent, par conséquent, les gens de la Qibla (c’est-à-dire les musulmans) pour avoir commis des péchés, et [notamment] les péchés majeurs. Ils disent aussi que les actions sont incluses dans la définition de la foi, et qu’elles sont une condition pour son existence, et celui qui commet un péché majeur devient mécréant ; car, pour eux, la foi constitue un ensemble indivisible : si une partie de son ensemble disparaît, le tout disparaîtra. Ainsi, la personne pécheresse est-elle dépouillée entièrement de la foi et devient mécréante. Ceci est le fondement de la croyance des Kharidjites.

Quant à Ahl As-Sounna Wal Djamâ‘a, ils n’anathéma­tisent pas [les musulmans] ayant commis des péchés, malgré qu’ils considèrent que les œuvres sont une condition de validité de la foi. Ils qualifient les gens de la Qibla [qui commettent des péchés] de musulmans et de croyants, même s’ils sont pécheurs tant qu’ils admettent ce qu’avait rapporté le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, croient en tout ce qu’il avait dit et rapporté. Car, pour Ahl As-Sounna, la foi est divisible : si une partie de son ensemble disparaît, le tout ne disparaîtra pas. Ainsi, le croyant pécheur détient-il la foi en général et non pas la foi absolue. Ceci est soutenu par le hadith dans lequel le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Celui qui témoigne qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allâh, s’oriente vers notre Qibla, prie comme nous et mange de notre bête immolée, celui-là est alors un musulman. Il a ses droits comme chaque musulman et il est enjoint de faire ce que chaque musulman doit faire. »(3) Il est rapporté dans une autre version : « Celui qui prie comme nous, s’oriente vers notre Qibla et mange de notre bête immolée, celui-là est alors un musulman qui a la protection d’Allâh et celle de Son Prophète. Donc, ne trahissez pas Allâh en trahissant ceux qui sont sous Sa protection »(4) ; c’est-à-dire, ne rompez pas le pacte conclu avec Allâh, et ne portez pas atteinte aux biens, à l’honneur et à la personne à laquelle Allâh a accordé Sa protection(5). Ce hadith contient la preuve de l’interdiction de « l’anathématisation générale » ou « l’ana­thématisation collective ». En effet, nous devons juger les gens selon leurs apparences : celui qui manifeste les rites de l’Islam doit être traité selon les jugements régissant les musulmans, à condition qu’il ne montre pas le contraire, comme démentir une tradition authentique et claire que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم avait dite, juger licite ce qu’Allâh عزّ وجلّ a jugé illicite ou autre, car « celui dont on est sûr qu’il est musul­man ne doit pas être anathématisé par le doute. Sa foi ne disparaîtra qu’après avoir établi la preuve et dissipé [éventuellement] l’ambiguïté »(6).

Pour cela, nous comptons parmi les principes d’Ahl As-Sounna le fait qu’il est interdit de juger mécréante ou hypocrite une personne, parmi les gens de la Qibla, si elle ne l’a pas manifesté. Ce que nous devons faire, plutôt, est de laisser ce qu’elle cache dans son cœur à Allâh, car il nous est ordonné de juger les gens selon leurs apparences, et il nous est interdit de conjecturer sur autrui et de poursuivre ce dont nous n’avons pas une connaissance. Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اجْتَنِبُوا كَثِيرًا مِنَ الظَّنِّ إِنَّ بَعْضَ الظَّنِّ إِثْمٌ﴾ [الحجرات: 12].

Sens du verset :

Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché﴿ [s. Al-Houdjourât (les Appartements) : v. 12]

Allâh عزّ وجلّ dit aussi :

﴿وَلاَ تَقْفُ مَا لَيْسَ لَكَ بِهِ عِلْمٌ إِنَّ السَّمْعَ وَالْبَصَرَ وَالْفُؤَادَ كُلُّ أُولَئِكَ كَانَ عَنْهُ مَسْئُولاً﴾ [الإسراء: 36].

Sens du verset :

Et ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connais­sance. L’ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé﴿ [s. Al-Isrâ’ (le Voyage Nocturne) : v. 36]

Parmi les défauts des innovateurs (en religion) est qu’ils se taxent les uns les autres d’anathème. Cependant, parmi les qualités d’Ahl As-Sounna est qu’ils jugent incorrects les avis d’autrui, mais n’anathématisent aucune personne des gens de la Qibla pour avoir commis une erreur quelconque. La fraternité dans la foi doit être présente même si la personne commet des péchés.

Si un pays manifeste les rites de l’Islam, tels que la double attestation de foi, l’appel public à la prière, l’accom­plissement des prières collectives journalières, la prière du vendredi et les prières à l’occasion de l’Aïd, en permettant à ses citoyens de les observer ainsi que tous les autres rites : l’apparence vestimentaire [islamique], l’acquittement de la zakât, l’organisation des rites du hadj, l’exposition des rites sacrificiels et autres. Et si ces rites sont accomplis de façon originelle, totale et globale et en toute sécurité, sans pour en être détournés, et non pas en vertu d’une convention, d’un accord et/ou de façon dépendante, ce pays est considéré, alors, par Ahl As-Sounna comme une terre d’Islam et non pas une terre de mécréance tel que les Mou‘tazilites le conçoivent. Car, il est cité dans le hadith rapporté par Anas ibn Mâlik رضي الله عنه que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils disent : Il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allâh. S’ils disent cela, prient comme nous, s’orientent vers notre Qibla, immolent de la même manière que nous immolons, il nous est alors interdit de les combattre ou de prendre leurs biens sauf à bon droit, et leur compte revient à Allâh. »(7)

De là, se dévoile la tare de ceux qui ne différencient pas entre l’Algérie et les autres pays, et s’écroulent les arguments de ceux qui autorisent d’émigrer dans les pays de mécréance et d’égarement, sous prétexte qu’il n’y a pas de terre d’Islam. Ils veulent tirer de la première émigration, en Abyssinie, un argument religieux conforme à leur passion, en s’appuyant sur le fait qu’il n’y avait pas de terre d’Islam durant la période mecquoise.

Dans ce contexte, mon étonnement ne cesse d’augmenter quant à ceux qui ont voulu limiter l’application du statut de la période mecquoise, durant laquelle le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم et les musulmans étaient faibles, à l’émigration en Abyssinie, en s’attachant au fait qu’il n’existait pas de terre d’Islam alors. Or, ils ont renoncé à l’application de son statut, qui établit l’interdiction originelle de tuer un mécréant ; car, [il est connu que] l’être humain est protégé et ne doit pas être mis à mort qu’à bon escient ; sachant qu’il était interdit aux musulmans, avant l’émigration, d’entamer un combat contre les gens jugés unanimement mécréants. Le fait de les tuer était considéré comme une atteinte injuste à la vie humaine. En conséquence, le statut de cette période doit s’appliquer, a fortiori, au croyant pécheur ou dont la mécréance n’est pas sûre ou n’est pas unanime ! Alors, pourquoi ont-ils renoncé à mettre en application les versets de patience et de tolérance à l’égard de ceux qui nuisent à Allâh et au Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم en cas de faiblesse et les versets de combat en cas de puissance en guise de conciliation des preuves ? Cela est mieux que l’abrogation probable et le fait de donner la prépondérance [à un texte par rapport à un autre], car les jugements institués dans les deux périodes [mecquoise et médinoise] ne s’opposent pas !

L’origine de ces propos émane de la croyance des Kharidjites, qui ont considéré Al-Hâkimiyya (la gouver­nance) comme une condition [sine qua non] de la foi et un sens [nécessaire] du Tawhîd : c’est-à-dire qu’ils prétendent que le sens de [l’attestation de foi] : « Lâ ilâha illa Llah (i-e : Il n’y a de [vraie] divinité qu’Allâh) » est : « Il n’y a de gouver­nance qu’à Allâh ». Cette conception, dont le nom et la définition ont été inventés par l’intellectuel activiste appelé Sayyid Qoutb, a pris de l’ampleur ; Elle est constituée de la croyance des Imamites(8) et des Bayhassites(9).

Cependant, l’explication de l’expression : « Lâ ilâha illa Llah » par : « Il n’y a de gouvernance qu’à Allâh » contredit – sans doute – l’explication des Salaf (Pieux Prédécesseurs). Les Salaf la définissent comme suit : « Il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allâh », et ce, conformément au verset dans lequel Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿ذَلِكَ بِأَنَّ اللهَ هُوَ الْحَقُّ وَأَنَّ مَا يَدْعُونَ مِنْ دُونِهِ هُوَ الْبَاطِلُ وَأَنَّ اللهَ هُوَ الْعَلِيُّ الْكَبِيرُ﴾ [الحج: 62].

Sens du verset :

C’est ainsi qu’Allâh est Lui le Vrai, alors que ce qu’ils invoquent en dehors de Lui est le faux ; c’est Allâh qui est le Sublime, le Grand﴿ [s. Al-Hadj (le Hadj) : v. 62]

Allâh عزّ وجلّ dit aussi :

﴿وَاعْبُدُوا اللهَ وَلاَ تُشْرِكُوا بِهِ شَيْئًا﴾ [النساء: 36].

Sens du verset :

Adorez Allâh et ne Lui donnez aucun associé﴿ [s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 36]

L’explication donnée par les Salaf à cette expression est la seule définition valable, qui consiste en l’adoration exclusive d’Allâh sans Lui attribuer d’associés. Cette expli­cation comprend aussi l’obligation d’appliquer la Charia ; Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿وَمَا أُمِرُوا إِلاَّ لِيَعْبُدُوا اللهَ مُخْلِصِينَ لَهُ الدِّينَ حُنَفَاءَ﴾ [البيِّنة: 5].

Sens du verset :

Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allâh, Lui vouant un culte exclusif﴿ [s. Al-Bayyina (l’Évidence) : v. 5]

Il est notoire que le Tawhîd est la base de la législation [musulmane]. Il constitue l’une des priorités de la prédi­cation dans le sentier d’Allâh عزّ وجلّ ; Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿شَرَعَ لَكُمْ مِنَ الدِّينِ مَا وَصَّى بِهِ نُوحًا وَالَّذِي أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ وَمَا وَصَّيْنَا بِهِ إِبْرَاهِيمَ وَمُوسَى وَعِيسَى أَنْ أَقِيمُوا الدِّينَ وَلاَ تَتَفَرَّقُوا فِيهِ، كَبُرَ عَلَى الْمُشْرِكِينَ مَا تَدْعُوهُمْ إِلَيْهِ، اللهُ يَجْتَبِي إِلَيْهِ مَنْ يَشَاءُ وَيَهْدِي إِلَيْهِ مَنْ يُنِيبُ﴾ [الشورى: 13].

Sens du verset :

Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Établissez la religion ; et n’en faites pas un sujet de division ». Ce à quoi tu appelles les associateurs leur paraît énorme. Allâh élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent﴿ [s. Ach-Choûrâ (la Consul­tation) : v. 13]. Il est aussi une mise en application initiale de la Révélation, car la première recommandation d’Allâh aux prophètes et aux messagers était de débarrasser les gens qui s’attachaient au Chirk de ses résidus, purifier la terre d’Allâh et les lieux de prière des impuretés des idoles et des tombeaux et de repousser la tentation des tombes et ce qui y est érigé dessus.

Donc, la voie de prédication pour le sentier d’Allâh commence du Tawhîd avant tout. Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿قُلْ هَذِهِ سَبِيلِي أَدْعُو إِلَى اللهِ عَلَى بَصِيرَةٍ أَنَا وَمَنِ اتَّبَعَنِي وَسُبْحَانَ اللهِ وَمَا أَنَا مِنَ الْمُشْرِكِينَ﴾ [يوسف: 108].

Sens du verset :

Dis : “ Voici ma voie, j’appelle les gens à [la religion] d’Allâh, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente. Gloire à Allâh ! Et je ne suis point du nombre des associateurs  ﴿ [s. Yoûşouf (Joseph) : v. 108]

Ce verset parle de l’appel au Tawhîd et du fait de vouer une adoration sincère à Allâh, sans Lui donner d’associés ; comme cela est cité dans le hadith rapporté par Mou‘âdh رضي الله عنه quand le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم l’envoya au Yémen en lui disant : « Tu vas chez des Gens du Livre. Invite-les à témoigner qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allâh et que Mouhammad est le Prophète d’Allâh. S’ils consentent à cela, informe-les qu’Allâh leur a prescrit cinq prières le jour et la nuit… »(10)

Cela dit, considérer Al-Hâkimiyya (gouvernance) comme une condition de la foi implique l’anathématisation du gou­vernant qui ne se conforme pas à la Loi d’Allâh de façon absolue, et implique aussi l’anathématisation de ses sujets ; même si ces derniers le désapprouvent avec leurs cœurs, voire leurs langues. Cette croyance paraît clairement comme corrompue, car l’explication de l’attestation de foi par Al-Hâkimiyya se limite, en fait, à une partie du Tawhîd d’Ar-Rouboûbiyya (Seigneurie). Aussi, cette condition – Al-Hâkimiyya – implique-t-elle l’exclusion du Tawhîd d’Al-Ouloûhiyya (droit propre à Allâh d’être adoré) et beaucoup de principes et de piliers [de la religion], tels que la prière, l’application de la Charia et autres parmi les anses de l’Islam qu’Allâh عزّ وجلّ a instituées. Ce genre de condition est déficient et contredit le hadith dans lequel le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Certes, les anses de l’Islam s’écrouleront l’une après l’autre. Chaque fois qu’une anse s’écroulera, les gens se cramponneront à celle qui vient après. La première à s’écrouler sera la gouvernance, et la dernière sera la prière. »(11)

En somme, la propagation des ambiguïtés et des illusions par les petites gens, faibles d’esprit, dont l’ultime souci est de mener les masses et de dominer leurs adeptes, conduit inévitablement aux voies d’égarement et de ruine, de trom­perie et de passion. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a bien raison quand il dit : « Certes, parmi les signes de la fin du monde est que le savoir soit demandé auprès des jeunes. »(12) Ibn Mas‘oûd رضي الله عنه dit : « Les gens sont toujours biens tant qu’ils acquièrent le savoir auprès des Compagnons de Mouhammad صلَّى الله عليه وسلَّم et auprès de leurs doyens. Cependant, s’ils cherchent le savoir auprès des petits et se laissent diviser par les passions, ils périront. »(13)

Donc, grâce au Seigneur, la prédication du prêcheur apportera ses fruits, l’éducation qu’il adopte prendra la voie correcte et la lumière de l’Islam purifié se manifestera pra­tiquement, et ce, proportionnellement à son rapprochement – dans la transmission de son message et l’acquittement de son devoir – de la voie adoptée par les Prophètes dans leur prédication et leur réforme. Cependant, l’obscurité règnera, les hérésies se répandront et les têtes de l’égarement seront légion en fonction de l’éloignement de la lumière prophé­tique. Qu’Allâh fasse miséricorde à celui qui a dit : « Il y aura des choses ambiguës ; donc, ne vous pressez pas, car, il est meilleur pour un homme d’être un adepte dans le bien que d’être une tête dans le mal »(14).

Nous demandons à Allâh de nous protéger de l’erreur et de l’égarement, de guider la communauté, gouvernants et gouvernés, à suivre la vérité, à la soutenir et à se rallier à ceux qui la prêchent. Nous Lui demandons aussi de guider les antagonistes de la vérité, qui continuent à contredire ses adeptes et appellent au droit chemin institué par Allâh عزّ وجلّ , conformément au verset suivant :

﴿يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا كُونُوا قَوَّامِينَ بِالْقِسْطِ شُهَدَاءَ للهِ وَلَوْ عَلَى أَنْفُسِكُمْ أَوِ الْوَالِدَيْنِ وَالأَقْرَبِينَ إِنْ يَكُنْ غَنِيًّا أَوْ فَقِيرًا فَاللهُ أَوْلَى بِهِمَا فَلاَ تَتَّبِعُوا الْهَوَى أَنْ تَعْدِلُوا وَإِنْ تَلْوُوا أَوْ تُعْرِضُوا فَإِنَّ اللهَ كَانَ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرًا﴾ [النساء: 135].

Sens du verset :

Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins [véridiques] comme Allâh l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos pères et mères ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un beso­gneux, Allâh a priorité sur eux deux [et Il est plus Connaisseur de leur intérêt que vous]. Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la voie droite. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu’] Allâh est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites﴿ [s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 135]

Notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

 

Alger, le 18 de Mouharram 1429 H,
correspondant au 26 janvier 2008 G.

 



(1) Rapporté par : Al-Boukhârî (3415) et Mouslim (2462), d’après ‘Alî ibn Abî Tâlib رضي الله عنه. Il est aussi rapporté par : At-Tirmidhî (2188), Ibn Mâdjah (168), Ahmad (3821) et Aboû Ya‘la (5402), d’après ‘Abd Allâh ibn Mas‘oûd رضي الله عنه.

(2) Tâghoût : comprend le diable, l’idole et toutes fausses divinités.

(3) Rapporté par Al-Boukhârî (393), d’après Anas رضي الله عنه.

(4) Rapporté par : Al-Boukhârî (391) et Al-Bayhaqî dans As-Sounane Al-Koubrâ (2239), d’après Anas رضي الله عنه. Ce hadith est rapporté en termes approximatifs par An-Naşâ’î (5012).

(5) Cf. : Fath Al-Bârî d’Ibn Hadjar (1/496) et Mirqât Al-Mafâtih d’Al-Qârî (1/159).

(6) Cf. : Madjmoû‘ Al-Fatâwâ d’Ibn Taymiyya (466).

(7) Rapporté par : Al-Boukhârî (392), Aboû Dâwoûd (2641), At-Tirmidhî (2608), An-Naşâ’î (3966) et Ahmad (12643), d’après Anas ibn Mâlik رضي الله عنه.

(8) L’une des sectes majeures chiites. (NDT).

(9) L’une des sectes des Kharidjites. (NDT).

(10) Rapporté par Al-Boukhârî (1496), d’après Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما.

(11) Rapporté par : Ahmad dans Al-Mousnad (22160) et At-Tabarânî dans Mousnad Ach-Châmiyyîne (1615), d’après Abî Oumâma Al-Bâhilî رضي الله عنه. Ce hadith est jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans Sahîh At-Targhîb (1/369).

(12) Rapporté par : At-Tabarânî dans Al-Kabîr (22/361) et dans Al-Awsat (8/116), d’après Aboû Oumayya Al-Djoumahiye رضي الله عنه. Ce hadith est jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans As-Silsila As-Sahîha (2/309) (n° 695).

(13) Rapporté par ‘Abd Ar-Razzâq dans Al-Mousannaf (11/246), par At-Tabarânî dans Al-Kabîr (9/114) et dans Al-Awsat (7/311), par Ibn Al-Moubârak dans Az-Zouhd (1/281), par l’intermé­diaire de ‘Abd Allâh ibn Mas‘oûd رضي الله عنه de façon Mawqoûf (tout propos ou acte attribué à un Compagnon, NDT). Al-Haythamî, dans Madjma‘ Az-Zawâ’îd (1/349), a dit : « Les gens de sa chaîne de narration [de ce hadith] sont dignes de confiance. » Il est aussi jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans As-Silsila As-Sahîha (2/310).

(14) Rapporté par Al-Bayhaqî dans Chou‘ab Al-Imâne (7/297), d’après ‘Abd Allâh ibn Mas‘oûd رضي الله عنه.

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