Fatwa n° 181

Catégorie : Fatwas concernant la Prière – La prière du voyageur

Le jugement relatif à la prière écourtée par un prisonnier que l'on fait voyager

Question :

Veuillez nous donner le jugement relatif à la prière du prisonnier ou du captif que l’on fait sortir [de la cellule] de son lieu de résidence pour le transférer vers une autre prison. Doit-il écourter sa prière ou bien l’accomplir entièrement ? Qu’Allah vous rétribue de Son bien.

Réponse :

Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé comme miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :

Sache – qu’Allah te donne réussite – que l’indépendance de la détermination et de l’intention compte parmi les conditions requises pour que le raccourcissement de la prière soit valide. Celui qui dépend d’une autre personne, détenant sur lui l’autorité dans l’ordre et l’interdiction, comme l’épouse envers son mari, le soldat envers son chef, l’esclave envers son maître, l’oppressant envers son oppressé, l’aveugle envers son guide et le prisonnier envers son geôlier; si chacun d’entre eux connaît sa destination, c’est l’intention du dominant qui est prise en compte, le dominé le suivra en ce qui concerne le jugement de raccourcir la prière, car la condition de décider de partir vers une destination précise est remplie.

D’autre part, « le prisonnier ou le captif étant sous la domination de son geôlier, c’est l’intention de voyager ou non de ce dernier qui est prise en compte » (1), il doit donc raccourcir ses prières. « Quand un homme part en voyage forcé, écrit Ibn Qoudâma, comme c’est le cas du captif, il peut raccourcir sa prière si la destination est lointaine, [c’est-à-dire une distance qui autorise à raccourcir la prière]… Il lui est permis de raccourcir sa prière au même titre que l’épouse et l’esclave quand ils ont l’intention de rentrer chez eux si le mari ou le maître venaient à perdre la vie ou leur autorité sur eux. » (2) Ibn Qoudâma dit aussi : « Quand un dominé, à l’exemple du captif, part, sous contrainte, vers une destination précise, il peut raccourcir sa prière, car son intention suit celle de son dominant voyageant sur une distance permettant de raccourcir la prière. » (3) L’Imâm Mâlik dit : « En territoire de guerre, le captif doit toujours accomplir des prières de quatre Rak‘a (unité de prière), sauf quand on le transporte, dans ce cas il accomplira des prières de deux Rak‘a. » (4)

Le savoir parfait appartient à Allâh, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.

Alger, le 14 Rabî‘ Ath-Thânî 1417 H
Correspondant au 19 août 1997 G



(1) Voir : Charh As-Siyar Al-Kabîr d’As-Sarkhaşî (1/248).

(2) Voir : Al-Moughnî d’Ibn Qoudâma (2/259).

(3) Voir : Al-Kâfî d’Ibn Qoudâma (306).

(4) Voir : Al-Moudawwana (1/209).

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