Article mensuel n° 3

La conduite correcte à adopter
à l’égard des gouvernants [musulmans]

Certes, la louange entière est à Allâh, nous Le louons, implorons Son aide et Son pardon. Nous nous réfugions auprès d’Allâh contre les maux de nos âmes et contre les méfaits engendrés par nos actions ; celui qu’Allâh guide, nul ne pourra l’égarer, et celui qu’Il égare, nul ne pourra le guider. Et j’atteste qu’Il n’y a point de divinité digne d’être adorée qu’Allâh, Seul et sans associé, et j’atteste que Mouhammad est Son serviteur et Messager. Paix et salut sur lui, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :

            Question :

            Certaines personnes s’embrouillent dans des sujets relatifs aux troubles qui sont en cours, ils souhaitent savoir la vérité face à ces derniers. Certains parmi eux prétendent que le fait de recourir au moyen d’At-Tasfia et d’At-Tarbia (épurer et éduquer) et d’enseigner la croyance authentique et la vraie religion aux gens est une voie qui ne s’oppose pas à la directive du Djihad, à la manifestation de la vérité et à la lutte contre les oppresseurs. Car une concilia­tion entre les deux voies est fort possible, en conduisant les efforts [de chacune] à sa propre destination. Selon eux, il n’est exigé de tous les combattants de connaître leur religion et leur croyance. Ils avancent comme preuve le récit du groupe des Compagnons qui ont dit au Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم : « Désigne-nous un arbre sur lequel nous accrochons nos armes, semblable à leur arbre. » (extrait d’un hadith). Ces Compa­gnons étaient sortis pour combattre avec le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم alors qu’ils ont commis ces actes polythéistes ? Nous souhaitons de votre part – qu’Allâh vous récompense abondamment – de dissiper cette ambiguïté et de clarifier le concept d’at-Tasfia et d’at-Tarbia. Nous souhai­tons une réponse de votre part, et nous vous remercions infiniment.

            Réponse :

   Sachez que les savants sont unanimes à propos de l’obligation d’obéir au gouvernant [musulman] qui a pris le pouvoir par la force. En effet, lui obéir est mieux que de se soulever contre lui, car cela permet d’épargner les vies et d’apaiser les gens du commun. La révolte contre lesgouvernants provoque la divergence parmi les musulmans, l’effusion de leur sang et la dilapidation de leurs biens.

Donc, une fois que le gouvernant a pris le pouvoir et s’y est établi, son imamat sera valide : lui prêter allégeance et lui obéir dans le bien devienent alors obligatoires, même s’il n’a pas réuni les conditions de l’imamat. Il sera interdit de le combattre ou de lui désobéir. Ses jugements doivent être appliqués. On ne doit pas s’insurger contre lui, et cela à l’unanimité. Cette unanimité est citée par Al-Hâfidh Ibn Hadjar dans son œuvre Fath Al-Bâri(1), An-Nawawî dans Charh Mouslim(2) et Mouhammad ibn ‘Abd Al-Wahhâb dans Ad-Dourar As-Saniyya(3).

Donc, quiconque désobéit au gouvernant, autour duquel la communauté musulmane s’est réunie, s’écarte, donc, de la communauté qui s’est entendue à obéir au gouvernant qui organise ses rangs, unifie ses opinions et la protège de ses ennemis, mourra d’une mort de Djâhiliyya (l’ère préislamique).

Al-Boukhâri et Mouslim ont rapporté dans leurs Sahîh qu’Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما a dit : « Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit :  Celui qui déteste quelque chose en son gouvernant, qu’il patiente, car celui qui se soustrait à l’autorité [du gouvernant] d’un empan, mourra d’une mort préislamique.  »(4)

Dans une autre version : « Celui qui aperçoit quelque chose qu’il déteste en son gouvernant, qu’il patiente, car celui qui se détache du Groupe d’un empan, mourra d’une mort préislamique. »(5)

La raison en est que les gens de l’ère préislamique n’avaient pas un gouvernant qui les réunissait sous une seule religion et une même opinion, comme l’a mentionné Al-Khattâbî. Ils étaient plutôt divisés en groupes et en sectes ; leurs opinions se contredisaient et leurs religions différaient. Cela a induit beaucoup d’entre eux à adorer les idoles et à se soumettreaux Azlâm(6). Ils croyaient, à tort, que c’est unebonne chose qui procure le bienfait ou repousse le mal, alors qu’elle n’en était rien(7).

Ce hadith rapporté par Ibn ‘Abbâs رضي الله عنهما prouve l’inter­diction de se révolter contre le gouvernant, même si ce dernier est injuste, car celui qui s’écarte de la communauté, de manière à s’éloigner de l’union des cœurs, à s’exposer aux péchés et à désobéir au gouvernant, aura certes une fin tragique.

La Charia nous a ordonnés de nous attacher à la communauté et nous a mis en garde contre la divergence, même si les gouvernants commettent des actes d’injustice ou d’oppression.

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿وَاعْتَصِمُوا بِحَبْلِ اللهِ جَمِيعًا وَلاَ تَفَرَّقُوا﴾ [آل عمران: 103].

Sens du verset :

Et cramponnez-vous tous ensemble au Habl [lien] d’Allâh et ne soyez pas divisés﴿ [s. Âl ‘Imrâne (la Famille d’Imrane) : v. 103]

Ibn Taymiyya ـ رحمه الله ـ a dit dans Minhâdj As-Sounna : « Le mot [Habl] a été interprété par : le Livre d’Allâh [le Coran], Sa Religion [l’Islam], la sincérité, l’accomplissement des obliga­tions, le respect des engagements envers Allâh عزّ وجلّ , l’obéissance à Lui et l’attachement à la communauté. Toutes ces inter­prétations nous sont parvenues par le biais des Compagnons et de ceux qui les ont suivis de la bonne manière jusqu’au Jour de la Résurrection. Elles sont toutes justes ; le Coran ordonne de s’attacher à l’Islam. Cela est l’engagement envers Allâh عزّ وجلّ , l’obéissance à Lui et l’accomplissement de Ses obligations. Et s’attacher fermement au Habl d’Allâh عزّ وجلّ doit se faire au sein dela communauté. Enfin, la sincérité envers Allâh عزّ وجلّ constitue, certes, l’essence de l’Islam. »(8)

Allâh عزّ وجلّ dit aussi :

﴿يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا أَطِيعُوا اللهَ وَأَطِيعُوا الرَّسُولَ وَأُولِي الأَمْرِ مِنْكُمْ﴾ [النساء: 59].

Sens du verset :

Ô les croyants ! Obéissez à Allâh, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le com­mandement﴿ [s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 59]

Et (ceux d’entre vous qui détiennent le commandement) sont les gouvernants et les dirigeants, conformément aux textes prophétiques authentiques, ordonnant l’obéissance aux gouvernants et aux dirigeants quand celle-ci est con­forme aux prescriptions d’Allâh et préservel’intérêt des musulmans(9).

Parmi ces textes, on cite le hadith du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم rapporté par Houdhayfa ibn Al-Yamân رضي الله عنهما : « Il y aura après moi des gouvernants qui ne suivront pas ma con­duite et n’appliqueront pas ma Sounna ; il y aura parmi eux des hommes aux cœurs de démons dans des corps d’hommes. » Houdhayfa رضي الله عنه demanda : « Que dois-je faire si je vivrai cette époque ? » Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم répondit : « Écoutes et obéis au gouvernant, même s’il frappe ton dos et prend ton argent, écoutes et obéis. »(10)

On doit leur obéir qu’on le veuille ou non, dans l’aisance ou dans la difficulté, à condition que cela n’entraîne pas la désobéissance à Allâh عزّ وجلّ , conformément au hadith rapporté par Ibn ‘Oumar رضي الله عنهما dans lequel le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Le musulman doit écouter et obéir pour ce qui lui plaît ou ce qu’il déteste, sauf à un ordre qui entraîne la désobéis­sance [à Allâh et à Son Messager], dans ce cas, il ne doit ni écouter ni obéir »(11), et au hadith rapporté par ‘Ali ibn Abî Tâlib رضي الله عنه dans lequel le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Il n’y a pas d’obéissance en désobéissant à Allâh ; l’obéissance est plutôt prescrite dans le bien. »(12)

Pour cela, avoir une bonne opinion des gouvernants est une chose obligatoire. Leur obéissance implique le fait de les suivre en ce qui concerne le jeûne du mois de Ramadân, l’Aïd Al-Fitr et l’Aïd Al-Ad-ha. On jeûne lorsqu’ils jeûnent au mois de Ramadân, on cesse de jeûner le Ramadân au mois de Chawwâl lorsqu’ils cessent de le jeûner et on observe l’Aïd Al-Ad-ha quand ils l’observent.

Leur obéissance implique, également, le fait de ne pas les humilier, les injurier, les maudire, ne pas exposer leurs défauts, que ce soit dans les livres ou dans les revues, dans les cours ou dans les prêches, ou encore en public. On doit éviter aussi tout ce qui leur porte atteinte, de près ou de loin. La raison de cela est d’éviter l’anarchie, de ne pas s’écarter de l’écoute et de l’obéissance dans le bien et pour ne pas s’adonner aux actes nocifs, qui résultent, en effet, de leur insulte et humiliation. Cela provoque la rébellion contre eux, entraîne la corruption et se répercute très négativement sur le peuple. Pour cela, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Maudire le croyant c’est comme le tuer. »(13) Il صلَّى الله عليه وسلَّم dit aussi : « Insulter un musulman est une perversion et le combattre est une mécréance. »(14)

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a mis, aussi, en évidence les moralités du musulman en disant : « Le croyant ne peut être ni calomniateur ni imprécateur, ni grossier ni vulgaire dans ses propos. »(15)

Il n’y a pas de doute que le fait de se conduire avec ce genre de manières vis-à-vis des gouvernants et des diri­geants est l’un des signes des Kharidjites. L’un d’entre eux a dit au Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم : « Sois juste »(16). Un autre a dit à ‘Outhmâne ibn ‘Affâne رضي الله عنه quand il s’est introduit dans sa maison pour le tuer : « Ô Na‘thal »(17).

Par ailleurs, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم nous a ordonnés plutôt d’invoquer Allâh عزّ وجلّ pour qu’ils soient droits et de les aider à atteindre ce statut. On ne nous a pas ordonnés, par contre, d’invoquer Allâh عزّ وجلّ contre eux, même s’ils ont commis des actes d’injustice et d’oppression, comme le font certains parmi nous pour qui la voie des Salaf (Pieux Prédécesseurs) à l’égard des gouvernants n’est toujours pas claire, car leur injustice et leur oppression se répercuteront sur eux-mêmes, mais leur piété sera à leur profit et au profit de la communauté tout entière, pour le pays et pour le peuple. Certains savants parmi nos Salaf (PieuxPrédécesseurs) ont dit : « Lorsque tu vois quelqu’un invoquer Allâh عزّ وجلّ contre le dirigeant, sache qu’il est sous l’emprise de ses passions. Par contre, lorsque tu entends quelqu’un invoquer Allâh عزّ وجلّ en la faveur du dirigeant sache qu’il applique la Sounna du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم si Allâh le veut. »(18)

En effet, même si Allâh عزّ وجلّ nous a ordonnés de L’in­voquer en leur faveur, Il nous a ordonnés, dans la mesure du possible, de les conseiller, mais sans recourir à la violence, à la brutalité, à la dureté ou aux propos malsains.

On doit les conseiller en leur recommandant la crainte d’Allâh عزّ وجلّ et la crainte du Jour Dernier et en les incitant à faire les bonnes actions, car prodiguer conseils aux diri­geants musulmans s’oppose à la rancune et à la tromperie, tel énoncé par le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم. At-Tirmidhî et d’autres ont recueilli un hadith Marfoû‘ (19), rapporté par ‘Abd Allâh ibn Mas‘oûd رضي الله عنه, dans lequel le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Il y a trois choses qui ne peuvent irriter le coeur du musulman : vouer sincèrement ses actions à Allâh, conseiller les chefs des musulmans– dans une autre version : obéir aux dirigeants –et ne pas quitter la communauté, car leur invocation les couvre et les protège. »(20)

Ibn Al-Qayyim ـ رحمه الله ـ a expliqué en détail ce hadith dans son œuvre Miftâh Dâr As-Sa‘âda. Il a dit : « L’expression  Il y a trois choses avec lesquelles le cœur de l’individu croyant ne se corrompt pas  veut dire que le cœur du croyant ne portera plus de rancune et cette dernière ne persistera plus en la présence de ces trois qualités, car elles écartent la rancœur, la tromperie, les ressentiments et tout ce qui corrompt le cœur.

Celui qui est sincère envers Allâh عزّ وجلّ , sa sincérité l’em­pêchera d’être rancunier. La rancune s’efface complètement de son cœur, car sa volonté et son cœur se sont adonnés entièrement à la satisfaction d’Allâh عزّ وجلّ. Il ne restera plus d’espace pour la rancune ou la tromperie, comme Allâh عزّ وجلّ le dit :

﴿كَذَلِكَ لِنَصْرِفَ عَنْهُ السُّوءَ وَالْفَحْشَاءَ إِنَّهُ مِنْ عِبَادِنَا الْمُخْلَصِينَ﴾ [يوسف: 24].

Sens du verset :

Ainsi [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il était certes un de Nos serviteurs élus﴿ [s. Yoûşouf (Joseph) : v. 24]

Quand Yoûşouf [Joseph] a été sincère envers son Seigneurعزّ وجلّ , Il l’a éloigné des motifs du mal et de la turpitude. Ainsi, le mal et la turpitude se sont éloignés de lui. Pour cela, lorsque Satan s’est rendu compte qu’il ne peut rien faire contre les gens sincères, il les a exceptés de son jurement, celui de l’égarement et de la séduction. Il عزّ وجلّ dit :

﴿فَبِعِزَّتِكَ لَأُغْوِيَنَّهُمْ أَجْمَعِينَ. إِلاَّ عِبَادَكَ مِنْهُمُ الْمُخْلَصِينَ﴾ [ص: 82-83].

Sens du verset :

Par Ta puissance ! Je les séduirai assurément tous, sauf Tes serviteurs élus parmi eux﴿ [s. Sâd : v. 82-83]

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿إِنَّ عِبَادِي لَيْسَ لَكَ عَلَيْهِمْ سُلْطَانٌ إِلاَّ مَنِ اتَّبَعَكَ مِنَ الْغَاوِينَ﴾ [الحجر: 42].

Sens du verset :

Sur Mes serviteurs tu n’auras aucune autorité, excepté sur celui qui te suivra parmi les dévoyés﴿ [s. Al-Hidjr : v. 42]

La sincérité est, donc, la seule voie du salut ; l’Islam est le chemin de l’assurance et la foi est le sceau de la sécurité.

L’expression  conseiller les chefs des musulmans va également à l’encontre de la tromperie et de la rancune, car prodiguer conseils [aux autres] s’oppose à la rancœur et ne s’y identifie jamais. Donc, celui qui prodigue le conseil aux gouvernants et à la communauté s’écarte, certes, de la rancune.

L’expression  et ne pas quitter la communauté  veut dire que cela permet, également, de purifier le cœur de la tromperie et de la rancune, car celui qui adhère à la com­munauté musulmane aime pour elle, grâce à son attachement, ce qu’il aime pour soi-même, et déteste pour elle ce qu’il n’accepte pas pour soi-même. Ce qui nuit aux membres de la communauté nuit à lui et ce qui leur fait plaisir lui fait plaisir aussi, contrairement à celui qui se sépare de leur communauté et se met à les diffamer, à les critiquer et à les blâmer, tel que les Rafidites [les chiites], les Kharidjites, les Mou‘tazilites et autres. Leurs cœurs débordent de haine et de tromperie. Pour cela, on trouve que les Rafidites sont les plus éloignés de la sincérité ; ce sont eux qui trompent les diri­geants et la communauté le plus et ils sont les plus écartés de la communauté musulmane. Ceux-là sont, donc, les plus trompeurs et rancuniers parmi les gens. Ceci est le témoi­gnage du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, de la communauté et d’eux-mêmes ; ils apportent toujours l’appui et l’aide contre les musulmans. À chaque fois qu’un ennemi se range contre les musulmans, ils le soutiennent et le prennent comme confident. Ceci est une chose que la communauté a vécue. Celui qui ne l’a pas vécu en a certainement entendu parler, ce qui assourdit les oreilles et écoeure les âmes.

L’expression  car leur invocation les couvre et les pro­tège  est l’une des plus concises, éloquentes et signifiantes. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a comparé l’invocation des musulmans à une clôture ou à une muraille qui les entoure et empêcheleur ennemi de s’introduire chez eux. Cette invocation est celle de l’Islam qui couvreles musulmans. Comme elle est une clôture et une muraille qui les couvrent, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم informa quetous ceux qui s’attachent à la communauté des musulmans seront couverts par cette invocation qui est celle de l’Islam, comme exactement elle a couvert les musulmans. L’invocation de l’Islam réunit la communauté et la protège. Donc, celui qui adhère à leur communauté sera englobé et protégé par elle. »(21)

En somme, les trois expressions de ce hadith, c’est-à-dire vouer ses actions sincèrement à Allâh عزّ وجلّ , prodiguer conseils aux gouvernants et s’attacher à la communauté, englobent les fondements de la religion et ses règles. Elles réunissent les droits d’Allâh عزّ وجلّ et ceux de Ses serviteurs. Les choses d’ici-bas et celles de l’au-delà s’y organisent, comme mentionné par Ibn Taymiyya ـ رحمه الله ـ. Il a dit : « On peut démontrer cela comme suit : les droits se divisent en deux ; les droits d’Allâh عزّ وجلّ et ceux de Ses serviteurs :

 Le droit d’Allâh عزّ وجلّ est de L’adorer et de ne Lui attribuer aucun associé…

 Les droits de Ses serviteurs se divisent, également, en deux genres, publics et particuliers :

 Les droits particuliers : comme la bonté à éprouver envers les parents, les droits de l’épouse et du voisin. Ces droits sont parmi les branches de la religion, car la personne religieusement responsable peut être dispensée de les accom­plir, et leur intérêt est particulier et individuel.

 Les droits publics : on distingue les droits des gouver­nants et ceux des sujets. Les droits des gouvernants consistent à leur prodiguer conseils. Les droits des sujets consistent à s’attacher à leur communauté, car leurs bienfaits ne se réalisent qu’en étant unis. Bien plus, ils ne s’accordent jamais sur l’erreur. En outre, les bienfaits de leur religion et de leur vie résident dans leur communauté et leur attachement, tout entier, au Habl d’Allâh عزّ وجلّ Ainsi, ces qualités englobent les fondements de la religion. »(22)

Pour cela, le fait de se révolter contre les gouvernants, même s’ils sont injustes, est un acte blâmable et hérétique. Les hadiths ont souligné l’obligation de s’attacher à la com­munauté musulmane et à leurs gouvernants, car se révolter contre eux et prendre des initiatives qui relèvent de leurs prérogatives est, certes, une désobéissance à Allâh et à son Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم. Ceci contredit également la voie d’Ahl As-Sounna Wal Djamâ‘a (les Gens de la Sounna et du Groupe).

Cheikh Al-Islâm Ibn Taymiyya ـ رحمه الله ـ a dit dans Madjmoû‘ Al-Fatâwâ ce qui suit : « Tandis que les gens du savoir, de la religion et de la vertu ne permettent jamais à quiconque de commettre des interdits, en l’occurrence désobéir aux gouver­nants, les tromper et s’insurger contre eux, quelle que soit la manière. Ceci est connu pour être l’un des principes des Gens de la Sounna et de la religion et autres, que ce soit dans le passé ou dans le présent. »(23)

Cela dit, la voie sûre et appropriée, par laquelle le changement s’établit, réside dans l’appel au sentier d’Allâh عزّ وجلّ selon la voie du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, en corrigeant la croyance et en la purifiant des altérations qui s’y sont attachées et qui la contredisent. Cela aussi se fait en enracinant cette croyance par l’éducation de sa propre personne et des siens en se basant sur les préceptes de l’Islam et l’appel à l’application de ses jugements avec la manière qu’Allâh عزّ وجلّ nous a prescrite. Il عزّ وجلّ dit :

﴿ادْعُ إِلَى سَبِيلِ رَبِّكَ بِالْحِكْمَةِ وَالْمَوْعِظَةِ الْحَسَنَةِ وَجَادِلْهُمْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ﴾ [النحل: 125].

Sens du verset :

Par la sagesse et la bonne exhortation appelle [les gens] au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon﴿ [s. An-Nahl (les Abeilles) : v. 125]

Cela, car la discussion avec la bonne manière et la bonne exhortation dans le domaine de la prédication, de l’enseignement, de l’information et du conseil à autrui(24) sont l’une des raisons qui permettent aux gens du commun de tirer profit des prêcheurs, de leurs enseignements et de leurs recommandations, contrairement aux propos durs, aux manières rebutantes, aux prêches et aux enseignements brutaux qui n’apportent point les résultats escomptés. Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿فَبِمَا رَحْمَةٍ مِنَ اللهِ لِنْتَ لَهُمْ وَلَوْ كُنْتَ فَظًّا غَلِيظَ الْقَلْبِ لاَنْفَضُّوا مِنْ حَوْلِكَ﴾ [آل عمران: 159].

Sens du verset :

C’est par quelque miséricorde de la part d’Allâh que tu [Mouhammad] as été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage﴿ [s. Âl ‘Imrâne (la Famille d’Imrane) : v. 159]

Allâh عزّ وجلّ dit aussi :

﴿فَقُولاَ لَهُ قَوْلاً لَيِّنًا لَعَلَّهُ يَتَذَكَّرُ أَوْ يَخْشَى﴾ [طه: 44].

Sens du verset :

Puis, parlez-lui gentiment. Peut-être se rappellera-t-il ou [Me] craindra-t-il ?﴿ [s. Tâ Hâ : v. 44]

Il est recommandé aussi de se distinguer par les mora­lités de cette religion et de s’attacher à ses bienséances, conformément au verset suivant :

﴿وَلَكِنْ كُونُوا رَبَّانِيِّينَ بِمَا كُنْتُمْ تُعَلِّمُونَ الْكِتَابَ وَبِمَا كُنْتُمْ تَدْرُسُونَ﴾ [آل عمران: 79].

Sens du verset :

Mais au contraire, [il devra dire] : “ Devenez des savants, obéissants au Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et vous l’étudiez ﴿ [s. Âl ‘Imrâne (la Famille d’Imrane) : v. 79]

Allâh عزّ وجلّ dit aussi :

﴿وَتَوَاصَوْا بِالْحَقِّ وَتَوَاصَوْا بِالصَّبْرِ﴾ [العصر: 3].

Sens du verset :

S’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance﴿ [s. Al-‘Asr (le Temps) : v. 3]

Et Il عزّ وجلّ dit aussi :

﴿وَتَعَاوَنُوا عَلَى الْبِرِّ وَالتَّقْوَى وَلاَ تَعَاوَنُوا عَلَى الإِثْمِ وَالْعُدْوَانِ وَاتَّقُوا اللهَ إِنَّ اللهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ﴾ [المائدة: 2].

Sens du verset :

Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression﴿ [s. Al-Mâ’ida (la Table Servie) : v. 2]

Ainsi, l’établissement de cette prédication, dans la conduite et dans la méthode, réalisera, d’une manière ou d’une autre, la réforme requise des âmes,conformément à la Charia, permettant ainsi de réaliser la promesse d’Allâh عزّ وجلّ :

﴿إِنَّ اللهَ لاَ يُغَيِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّى يُغَيِّرُوا مَا بِأَنْفُسِهِمْ﴾ [الرعد: 11].

Sens du verset :

En vérité, Allâh ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes﴿ [s. Ar-Ra‘d (le Tonnerre) : v. 11]

Cela était la voie de la prédication durant la révélation du Coran. Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿وَيُعَلِّمُهُمُ الْكِتَابَ وَالْحِكْمَةَ وَيُزَكِّيهِمْ﴾ [البقرة: 129].

Sens du verset :

Leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier﴿ [s. Al-Baqara (la Vache) : v. 129]

Sur ce, on réalise que l’appel au sentier d’Allâh عزّ وجلّ ne peut se faire, en vérité, que par la sagesse, la bonne exhor­tation et l’endurance face aux difficultés qui en résultent, tout en se gardant de la précipitation qui entraîne la corruption et la dépravation dont l’aboutissement est la frustration. Ceci est établi dans les règles : « Celui qui se hâte à obtenir une chose avant son terme, il en sera privé en guise de punition. »(25)

L’appel au sentier d’Allâh عزّ وجلّ requiert, également, la persévérance, le sacrifice, la droiture, l’espoir en Allâh عزّ وجلّ et la ferme conviction.

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿وَجَعَلْنَا مِنْهُمْ أَئِمَّةً يَهْدُونَ بِأَمْرِنَا لَمَّا صَبَرُوا وَكَانُوا بِآيَاتِنَا يُوقِنُونَ﴾ [السجدة: 24].

Sens du verset :

Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient [les gens] par Notre ordre aussi longtemps qu’ils enduraient et croyaient fermement en Nos versets﴿ [s. As-Sadjda (la Prosternation) : v. 24]

Donc, le commandement, en Islam, ne s’acquiert que par la patience et la ferme croyance, car porter dûment le fardeau de l’appel au sentier d’Allâh عزّ وجلّ est un acte de soutien à la religion d’Allâh عزّ وجلّ , tout en ayant la confiance totale que Sa victoire englobera celui qui supportera réel­lement Sa religion avec la manière préconisée par la Charia.

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿إِنْ تَنْصُرُوا اللهَ يَنْصُرْكُمْ وَيُثَبِّتْ أَقْدَامَكُمْ﴾ [محمَّد: 7].

Sens du verset :

Si vous faites triompher (la cause d’) Allâh, Il vous fera triompher et raffermira vos pas﴿ [s. Mouhammad : v. 7]

Allâh عزّ وجلّ dit aussi :

﴿وَلَيَنْصُرَنَّ اللهُ مَنْ يَنْصُرُهُ﴾ [الحج: 40].

Sens du verset :

Allâh soutient, certes, ceux qui soutiennent [Sa Religion]﴿ [s. Al-Hadjdj (le Pèlerinage) : v. 40]

De plus, cette lourde charge de l’appel au sentier d’Allâh عزّ وجلّ permet de faire triompher la religion qu’Allâh عزّ وجلّ a agréée pour Ses pieux serviteurs, comme Allâh عزّ وجلّ l’a promis clairement.

Le Tout-Puissant عزّ وجلّ dit :

﴿وَللهِ الْعِزَّةُ وَلِرَسُولِهِ وَلِلْمُؤْمِنِينَ﴾ [المنافقون: 8]

Sens du verset :

Or, c’est à Allâh qu’est la puissance ainsi qu’à Son messager et aux croyants﴿ [s. Al-Mounâfiqoûne (les Hypocrites) : v. 8]

Allâh عزّ وجلّ dit aussi :

﴿وَعَدَ اللهُ الَّذِينَ آمَنُوا مِنْكُمْ وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ لَيَسْتَخْلِفَنَّهُمْ فِي الأَرْضِ كَمَا اسْتَخْلَفَ الَّذِينَ مِنْ قَبْلِهِمْ وَلَيُمَكِّنَنَّ لَهُمْ دِينَهُمُ الَّذِي ارْتَضَى لَهُمْ وَلَيُبَدِّلَنَّهُمْ مِنْ بَعْدِ خَوْفِهِمْ أَمْنًا يَعْبُدُونَنِي لاَ يُشْرِكُونَ بِي شَيْئًا﴾ [النور: 55].

Sens du verset :

Allâh a promis à ceux d’entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu’Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l’a donnée à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu’Il a agréée pour eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. Ils M’adorent et ne M’associent rien﴿ [s. An-Noûr (la Lumière) : v. 55]

D’autant plus que la désobéissance aux gouvernants par l’insurrection – sauf dans le cas où l’on constate un acte de mécréance manifeste à preuve tangible, tout en tenant compte de la règle stipulant que : « Repousser les maux est devancé au fait d’apporter les bienfaits » – s’oppose aux multiples textes de la Charia, qui enjoignent, d’une part, d’obéir aux dirigeants et de ne pas se révolter contre eux, même s’ils sont injustes, et ordonnent, d’autre part, de réfor­mer les âmes, cet acte provoque des désastres énormes, voire plus importants – comme on l’aperçoit – que l’opp­ression et l’injustice des dirigeants.

Cette tendance se répercute, également, d’une manière négative sur l’appel au sentier d’Allâh عزّ وجلّ . Elle entrave sa voie. Elle plonge davantage la communauté dans les soucis, les épreuves, les malheurs et les calamités qui ébranlent sa consolidation, affaiblissent sa force et font le bonheur de ses ennemis. L’histoire témoigne de cela, que ce soit dans le passé ou dans le présent. De ce fait : « l’heureux est celui qui tire profit de l’expérience des autres ».

Tout cela est dû soit à l’exagération soit à la négligence, comme Ibn Al-Qayyim ـ رحمه الله ـ l’a mentionné : « La religion d’Allâh est le juste milieu, point de négligence de celui qui est nonchalant ni d’exagération de celui qui est fanatique, telle une rivière entre deux montagnes ou le droit chemin entre deux points d’égarement ou le juste milieu entre deux ext­rêmes blâmables. Celui qui est négligent a perdu la chose [la religion d’Allâh] et celui qui est fanatique l’a perdu aussi ; le premier par sa négligence et le deuxième par son exagération. »(26)

Par ailleurs, le fait de ne pas leur désobéir ne signifie pas que nous approuvons leur injustice et les actes répré­hensibles qu’ils commettent, car l’injustice restera toujours condamnable ainsi que tous les actes répréhensibles, quel qu’en soit l’auteur, gouvernant ou gouverné.

Nous n’approuvons jamais ce genre d’actes comme nous condamnons tous les actions abominables. La raison en est que « l’approbation d’un acte, en ce qui concerne la récompense et la punition, est telle que le fait de l’ac­complir, même si on ne l’accomplit pas ou l’on n’a pas l’intention de l’accomplir ». Ceci est prouvé par le verset suivant où Allâh عزّ وجلّ dit au sujet des juifs :

﴿وَقَتْلَهُمُ الأَنْبِيَاءَ بِغَيْرِ حَقٍّ﴾ [آل عمران: 181].

Sens du verset :

Ainsi que leur meurtre, sans droit, des Prophètes﴿ [s. Âl ‘Imrâne (la Famille d’Imrane) : v. 181]

Allâh عزّ وجلّ consignera, certes, leur meurtre des Prophètesعليهم السلام injustement, c’est-à-dire leur approbation du meurtre. Comme leurs prédécesseurs avaient l’habitude de tuer les Prophètes, et ils approuvaient cela, ils sont considérés, éga­lement, comme des assassins.

Un homme approuva le meurtre de ‘Outhmâne ibn ‘Affâne رضي الله عنه devant Al-Imâm Ach-Cha‘bî. Ce dernier lui a dit : « Tu a pris part à son meurtre »(27) ; il a considéré, alors, l’approbation du meurtre comme étant un meurtre, car le fait d’approuver un péché est en lui-même un pêché.

Ceci est prouvé par le hadith dans lequel le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Lorsqu’un péché est commis sur terre, celui qui y assiste et le déteste – dans une autre version, il dit : et le réprouve – est comme celui qui en était éloigné. Et celui qui en est éloigné et l’approuve est comme celui qui y assiste. »(28)

Cela prouve que celui qui approuve une action est semblable à son auteur, même s’il n’avait pas l’intention de la faire et ne l’a pas mise en pratique.

Par conséquent, prodiguer conseils en ce qui concerne l’obligation de regagner la communauté pour ceux qui s’en sont séparés, de reprendre la vie habituelle et de s’éloigner de la voie de la corruption, se confirme davantage. Il est considéré, plutôt, comme l’un des devoirs les plus pressants et l’une des missions les plus nobles. En effet, semer la corruption en religion est bien plus grave que la corruption des âmes, sachant que si ces gens persistent dans cette voie, on aura bien d’autres désordres dont on craindra les con­séquences. Parmi ces conséquences, ce qui suit :

Renoncer au repentir et reprendre les combats, ce qui contredit, bien entendu, les règles et les fondements de la religion, comme nous l’avons déjà mentionné.

Ce que l’on craint également est que certains, parmi ceux qui ont subi des épreuves et ne les ont pas endurées, se trompent et les rejoignent. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Celui qui appelle à un égarement aura le même péché que ceux qui le suivent, cela nediminueraen rien de leurs péchés. »(29)

Ce que l’on craint, vivement, aussi est que ces gens se transforment de Ahl Al-Baghey (transgresseurs) en Mouhâriboûne (combattants), car les transgresseurs visent, à la fois, le soulèvement contre le gouvernant et son éloig­nement du pouvoir, en s’appuyant sur de fortes ambiguïtés, tout en ayant une puissance et une influence grâce auxquelles le gouvernant ne peut les soumettre à son obéissance qu’en recourant à l’argent, aux hommes et au combat. Les trans­gresseurs sont, donc, des musulmans mais qui contredisent le gouvernant. La preuve est le verset suivant :

﴿وَإِنْ طَائِفَتَانِ مِنَ الْمُؤْمِنِينَ اقْتَتَلُوا﴾ [الحجرات: 9].

Sens du verset :

Et si deux groupes de croyants se combattent﴿ [s. Al-Houdjourât (les Appartements) : v. 9]

Les savants se sont entendus que la partie qui a trans­gressé ne sort pas de l’Islam à cause de sa transgression, car le Coran a qualifié ses membres de croyants, même s’ils ont combattu la partie juste. On ne leur impose pas de réparations pour ce qu’ils détruisent pendant le combat ou la guerre, à savoir les âmes tuées et l’argent dilapidé. On ne doit pas tuer celui qui s’enfuit parmi eux, achever leurs blessés, s’emparer de leurs biens ou prendre leurs femmes comme captives ou leurs enfants comme esclaves. Ceux parmi eux qui ont succombé doivent être lavés en guise d’ablutions complètes et ensevelis dans un linceul et on doit faire la prière funéraire sur eux. Ceci d’une part, d’autre part, le gouvernant et la partie qui combat les trans­gresseurs avec lui ne doivent pas leur faire des réparations pour ce qu’ils détruisent, à savoir ceux qu’ils tuent, l’argent qu’ils prennent et les hommes qu’ils blessent.

Ibn Qoudâma ـ رحمه الله ـ a dit : « Al-Imâm Az-Zouhrî(30) a dit :  Quand le grand Trouble s’est produit entre les gens, les Compagnons du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم existaient encore. Parmi eux, il y avait ceux qui ont assisté à la bataille de Badr. Ils étaient unanimes à ne pas appliquer la peine légale contre un homme, parmi les transgresseurs, pour ce qu’il a perpétré lorsqu’il a combattu la partie juste et il ne compense pas leurs biens auxquels il a porté atteinte ”, car les transgres­seurs sont une partie puissante qui s’est appuyée sur une forte ambiguïté. Donc, elle ne doit pas compenser ce qu’elle a détruit, de même que les gens justes ne font pas de répara­tions, car imposer des réparations aux transgresseurs entraîne leur aversion d’obéir à nouveau au dirigeant. Donc, il est interdit de leur imposer des réparations comme il est interdit de le faire avec les mécréants combattants. »(31) C’est sur ce que les Compagnons se sont entendus à l’unanimité, comme l’a prouvé Al-Imâm Az-Zouhrî. Ainsi, l’unanimité est un argument obligatoire auquel on doit se soumettre.

Mais si les conditions des transgresseurs ne sont pas réunies, tel que si leur puissance s’est affaiblie, leurs rangs se sont dispersés et leur interprétation est réfutée ou cor­rompue, ils seraient, alors, blâmés pour leurs actes commis. Ils devraient faire des réparations à cause des âmes qu’ils tueraient et l’argent qu’ils dilapideraient, car leur puissance se réalise en étant réunis. Donc, une fois que leur puissance est réduite à rien, ils n’auront point d’allégeance. Il ne res­terait, alors, qu’une interprétation corrompue sur laquelle on ne peut compter, telle que le soulèvement pour les affaires de la vie d’ici-bas, s’établir en gouvernant, lutter pour son clan ou disputer le pouvoir avec les dirigeants. Ce genre de rébellion est une sorte de combat [où ils s’opposent à Allâh et à son Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم]. Les combattants auront, alors, un autre statut qui est différent de celui des transgresseurs(32).

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿إِنَّمَا جَزَاءُ الَّذِينَ يُحَارِبُونَ اللهَ وَرَسُولَهُ وَيَسْعَوْنَ فِي الأَرْضِ فَسَادًا أَنْ يُقَتَّلُوا أَوْ يُصَلَّبُوا أَوْ تُقَطَّعَ أَيْدِيهِمْ وَأَرْجُلُهُمْ مِنْ خِلاَفٍ أَوْ يُنْفَوْا مِنَ الأَرْضِ ذَلِكَ لَهُمْ خِزْيٌ فِي الدُّنْيَا وَلَهُمْ فِي الآخِرَةِ عَذَابٌ عَظِيمٌ. إِلاَّ الَّذِينَ تَابُوا مِنْ قَبْلِ أَنْ تَقْدِرُوا عَلَيْهِمْ فَاعْلَمُوا أَنَّ اللهَ غَفُورٌ رَحِيمٌ﴾ [المائدة: 33-34].

Sens du verset :

La peine de ceux qui font la guerre contre Allâh et Son Messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leurs mains et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’igno­minie ici-bas ; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, excepté ceux qui se sont repentis avant de tomber en votre pouvoir : sachez qu’alors, Allâh est Pardonneur et Miséricordieux﴿ [s. Al-Mâ’ida (la Table Servie) : v. 33-34]

Ce verset prouve qu’on ne peut appliquer cette peine légale (le fait de faire la guerre contre Allâh et Son Mes­sager) contre ceux qui se sont repentis – parmi eux – avant de les arrêter, car cette peine légale est un droit d’Allâh عزّ وجلّ . Elle ne doit pas être appliquée s’ils se sont repentis avant de les arrêter, mais pas après.

Cependant, les droits des humains ne peuvent être suspendus vis-à-vis des combattants, tels qu’Al-Qisâs (la loi du talion) et la compensation des biens, sauf si les concer­nés leur ont pardonnés. Cette question n’a fait point de divergence entre les savants. Par contre, les transgresseurs ne font pas des réparations pour les âmes qu’ils tueraient et les biens qu’ils dilapideraient comme cité auparavant.

Cela est, donc, la position des Gens de la Sounna et du Groupe, qui réagissent par la patience et l’espoir d’être récompensé par Allâh عزّ وجلّ devant l’injustice des gouver­nants. Ils ne se permettent pas de commettre des actes interdits, en portant les armes, provoquant le désordre ou désobéissant au gouvernant. Ils se réfèrent aux textes de la Charia, de peur que les ambiguïtés ne les trompent et que Satan ne les séduise. Ils attribuent l’injustice qu’ils subis­sent à leurs mauvaises actions ; en effet « la rétribution est proportionnée à l’action. »(33)

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿وَمَا أَصَابَكُمْ مِنْ مُصِيبَةٍ فَبِمَا كَسَبَتْ أَيْدِيكُمْ وَيَعْفُو عَنْ كَثِيرٍ﴾ [الشورى: 30].

Sens du verset :

Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il pardonne beaucoup﴿ [s. Ach-Choûrâ (la Consultation) : v. 30]

Ils s’appliquent à se repentir, à implorer le pardon d’Allâhعزّ وجلّ et à accomplir correctement les œuvres. Ils demandent à Allâh عزّ وجلّ de les libérer du mal qui les atteint.

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿مَا أَصَابَكَ مِنْ حَسَنَةٍ فَمِنَ اللهِ وَمَا أَصَابَكَ مِنْ سَيِّئَةٍ فَمِنْ نَفْسِكَ وَأَرْسَلْنَاكَ لِلنَّاسِ رَسُولاً وَكَفَى بِاللهِ شَهِيدًا﴾ [النساء: 79].

Sens du verset :

Tout bien qui t’atteint vient d’Allâh, et tout mal qui t’atteint vient de toi-même﴿ [s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 79]

Quant à l’utilisation du hadith d’Aboû Wâqid Al-Laythî, concernant « l’histoire du groupe d’hommes qui ont demandé au Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم de leur désigner un arbre Dhât Anwât semblable au leur »(34), comme argument pour dire que les moudjahidines ne doivent pas tous connaître leur religion et leur croyance, il n’est pas digne d’être une preuve vu les raisons suivantes :

Premièrement : Il ne paraît pas, à travers cette histoire, que les Compagnons voulaient adorer cet arbre et l’associer à Allâh عزّ وجلّ , mais comme ils étaient nouvellement convertis à l’Islam, ils pensaient que désigner un arbre pour y accro­cher leurs armes et en solliciter la bénédiction ne contredit pas le monothéisme. Donc, leur intention n’était pas d’adorer l’arbre – comme les Qouboûrî (ceux qui sacralisent les mau­solées) le font –. Pour cela, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم leur a montré que leur demande contredit le monothéisme ; c’est plutôt un polythéisme évident, même si leur requête n’a pas inclu la prière, le jeûne et la charité, en guise d’adoration, pour cet arbre.

Cette histoire renseigne, donc, sur l’obligation d’ac­quérir le savoir, et que le commun des gens – et à plus forte raison le monothéiste connaisseur – doit se garder, aussi bien en voyage qu’en sédentarité, de commettre un quel­conque aspect de polythéisme sans s’en rendre compte.

Deuxièmement : Ce hadith prouve que le reste des Compagnons qui étaient avec le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dans cette conquête – ils étaient d’ailleurs majoritaires – ne se sont pas attachés à cette fausse habitude polythéiste. De plus, même si certains parmi eux croyaient que cet acte est bon, la raison en est qu’ils étaient nouvellement convertis à l’Islam et tout près de l’ère du polythéisme. Et comme on le sait, celui qui a quitté de mauvaises habitudes auxquelles il s’est longuement habitué et dont le cœur en est encore attaché pourrait en garder quelques résidus.

Cependant, le fait de constater des aspects du poly­théisme chez certains parmi eux ne pouvait prendre de l’ampleur et être, par conséquent, nuisible, et ce, grâce à la purification de leurs cœurs des habitudes polythéistes qui s’y sont attachées, en empêchant la voie menant au poly­théisme, en plus du savoir religieux et de l’éducation qui repose sur le monothéisme pur dispensé par le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم.

Troisièmement : La conquête de Hounayne était l’une des dernières conquêtes menées par le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, pré­cisément au mois de Chawwâl et dans la huitième année de l’hégire, c’est-à-dire environ trois ans avant sa mort. En effet, il est connu dans la science d’As-Sîra (la biographie du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم) que les fondements de la société musulmane, divine et bien-guidée, sont complets et bien établis, et même s’il reste quelques aspects de mauvaises habitudes, ils ne tarderont certainement pas à disparaître. Ils ne peuvent affecter un fondement établi sur la piété envers Allâh عزّ وجلّ et l’attachement ferme à Son Habl solide.

Par ailleurs, ladite histoire prouve que le djihad doit se faire avec le gouvernant musulman, tel qu’il y paraît clairement. Ce qui est évident davantage est la cause reli­gieuse légale et la priorité de l’éducation reposant sur des fondements divins, en assurant la préparation spirituelle (la foi) et matérielle pour établir et instaurer la Charia.

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿حَتَّى لاَ تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ كُلُّهُ للهِ﴾ [الأنفال:39].

Sens du verset :

Jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allâh﴿ [s. Al-Anfâl (le Butin) : v. 39]

Enfin, faire preuve d’endurance face aux gouvernants – même s’ils sont injustes – est l’une des obligations à ac­complir en religion et l’un des commandements des imams dont les conseils sont dignes de confiance.

Je demande à Allâh عزّ وجلّ de maintenir celui qui est droit sur la voie de la droiture et de guider l’égaré et d’accepter sa repentance et celle du pervers. Nous Lui demandons aussi de nous guider à nous agripper fermement à Son Habl puissant, de nous accorder la force pour l’adorer, de nous aider à nous entraider dans le bien et la piété et de nous enjoindre mutuellement la vérité et nous enjoindre mutuel­lement l’endurance. Allâh عزّ وجلّ rendra, certes, aisée toute situation difficile. Il en est le Garant et l’Omnipotent.

Notre dernière invocation est qu’Allâh, le Seigneur des Mondes, soit loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mouhammad, ainsi que sur sa Famille, ses Com­pagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

Alger, 1424 H /  2003 G.

 


(1)     Cf. : Fath Al-Bârî d’Ibn Hadjar (13/7).

(2)     Cf. : Charh Mouslim d’An-Nawawî (11/229).

(3)     Cf. : Ad-Dourar As-SaniyyaFî Al-Adjwiba An-Nadjdiyya (7/239).

(4)     Rapporté par : Al-Boukhârî (13/5) et Mouslim (12/239).

(5)     Cf. : Charh Mouslim d’An-Nawawî (11/229).

(6)     On parle des fameux Azlâm, pluriel du mot Zalam, qui veut dire « fléchettes » ou « pierres » qui servaient à consulter le destin. Quand quelqu’un projetait de faire quelque chose, il écrivait sur une pierre « Fais », sur une autre « Ne fais pas » et sur une troisième « C’est égal ». Selon celle qui sortait de ces trois pierres, il entreprenait son projet ou y renonçait. (NDT).

(7)     Cf. : Al-‘Ouzla d’Al-Khattâbî (p. 57).

(8)     Cf. : Minhâdj As-Sounna An-Nabawiyya (5/134).

(9)     Cf. : Tafsîr At-Tabarî (5/150).

(10)   Rapporté par Mouslim (12/238), d’après Houdhayfa ibn Al-Yamân رضي الله عنه.

(11)   Rapporté par : Al-Boukhârî (13/121) et Mouslim (12/226), d’après Ibn ‘Oumar رضي الله عنه.

(12)   Rapporté par : Al-Boukhârî (13/122) et Mouslim (12/226), d’après ‘Alî ibn Abî Tâlib رضي الله عنه.

(13)  Rapporté par : Al-Boukhârî (6105) et Mouslim (110), d’après Thâbit ibn Ad-Dahhâk رضي الله عنه.

(14)  Rapporté par Al-Boukhârî (48). Il est aussi rapporté par Mouslim, (64), d’après ‘Abd Allâh ibn Mas‘oûd رضي الله عنه.

(15)  Rapporté par At-Tirmidhî (1977), d’après ‘Abd Allâh ibn Mas‘oûd رضي الله عنه. Ce hadith est jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dans As-Silsila As-Sahîha (320).

(16)  Rapporté par Ibn Mâdjah (1/61), d’après Djâbir ibn ‘Abd Allâh .رضي الله عنهما Ce hadith est jugé sahîh (authentique) par Al-Albânî dansSahîh ibn Mâdjah (142), dans Sahîh Al-Adab Al-Moufrad (599/774) et dans Dhilâl Al-Djanna (943).

(17)   Ceci est mentionné par Al-Haythamî dans Madjma‘ Az-Zawâ’id (7/228). Il a dit que les hommes qui ont rapporté cela sont cités dans l’un des deux receuils authentiques (d’Al-Boukhârî et de Mouslim), mis à part ‘Abbâd ibn Zâhir, qui est digne de confiance. Ibn Al-Athîr a dit dans An-Nihâya (5/80) : « Les ennemis de ‘Outhmâne رضي الله عنه le dénomment Na‘thal, en référence à un Égyptien qui avait une longue barbe et qu’on appelait Na‘thal. Certains ont dit que Na‘thal veut dire : un vieil homme stupide. D’autres ont dit que c’est le mâle des hyènes. »

(18)  Cf. : Charh As-Sounna d’Al-Barbahârî (p. 60).

(19)  Marfoû‘ : propos, acte ou approbation attribué au Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم.

(20)   Ceci est une partie d’un hadith rapporté par At-Tirmidhî (2658), At-Tirmidhî a dit : « Ce hadith est haşane [bon] sahîh [authentique] ». Ce fondement a été rapporté par une vingtaine de Compagnons. Il est considéré comme Moutawâtir (Ce qui a été rapporté par un grand nombre (de rapporteurs) qui rend d’habitude impossible qu’ils soient de connivence et concor­dent sur un mensonge, NDT) comme l’a démontré Al-Kattânî dans son œuvre Nadhm Al-Moutanâthir (24-25). [Cf. : Silsilat Al-Ahâdîth As-Sahîha (1/760) d’Al-Albânî (hadith 404)]

(21)   Cf. : Miftâh Dâr As-Sa‘âda d’Ibn Al-Qayyim (1/277-278).

(22)   Cf. : Madjmoû‘ Al-Fatâwâ d’Ibn Taymiyya (1/18-19).

(23)   Ibid. (35/12).

(24)   On tient à utiliser cette méthode dans le domaine de l’appel au sentier d’Allâh عزّ وجلّ , de l’enseignement, de l’information et lorsque l’on prodigue des conseils [à autrui]. Mais celui qui manifeste une hérésie, l’établit, la défend et fonde sa prédica­tion sur sa base doit, selon que l’on sache de la voie des Salaf, être abandonné en guise de réprimande. Mettre en garde contre lui deviendrait, alors, impératif.

(25)   Revoir cette règle dans Al-Achbâh Wan-Nadhâ’ir d’Ibn Al-Wakîl (1/350), Al-Manthoûr d’Az-Zarkachî (2/297), Al-Achbâh Wan-Nadhâ’ir d’As-Souyoûtî (p. 152), Îdâh Al-Maşâlik d’Al-Wancharîşî (p. 315), Qawâ‘id Ibn Radjab (p. 230) et Al-Achbâh Wan-Nadhâ’ir d’Ibn As-Soubkî (1/170).

(26)   Cf. : Madâridj As-Sâlikîne d’Ibn Al-Qayyim (2/496).

(27)   Cf. : Tafsîr Al-Qourtoubî (4/294).

(28)   Rapporté par Aboû Dâwoûd (4345), d’après Al-‘Ours ibn ‘Oumayra Al-Kindî رضي الله عنه. Ce hadith est considéré comme haşane (bon) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâmi‘ (689).

(29)   Ceci est une partie d’un hadith rapporté par : Mouslim (16/227), Aboû Dâwoûd (5/15),At-Tirmidhî (5/43)et Ibn Mâdjah (1/75)dans l’introduction de As-Sounane, d’après Aboû Hourayra رضي الله عنه.

(30)   C’est Aboû Bakr Mouhammad ibn Mouslim ibn ‘Oubayd Allâh ibn ‘Abd Allâh ibn Chihâb Az-Zouhrî Al-Qourachî Al-Madanî. Il était l’hôte d’Ach-Châm et l’un des Successeurs érudits. Il est connu pour son imamat et sa révérence. Il était Al-Hâfidh (il apprenait le plus de hadiths) de son époque et un connaisseur en religion et en politique. Il avait pris de devance en ce qui concerne le savoir à son époque. Il rapportait un très grand nombre de hadiths. Il décéda en 124 H/741 G. Voir sa biographie dans les références citées en marge de Miftâh Al-Wousoûl d’At-Tilimsânî que j’ai recensé (p. 325).

(31)   Al-Moughnî d’Ibn Qoudâma (8/113). Cf. : Al-Madjmoû‘ d’An-Nawawî (19/208) et Nayl Al-Awtâr d’Ach-Chaoukânî (7/197).

(32)   Cf. : Moughnî Al-Mouhtâdj d’Ach-Charbînî (4/124) et Hâchiyat Ad-Daşoûqî (4/300).

(33)   Cela est une règle régulière que le Coran et la Sounna ont établie à maintes reprises. On peut citer quelques versets.

Allâh عزّ وجلّ dit :

﴿وَجَزَاءُ سَيِّئَةٍ سَيِّئَةٌ مِثْلُهَا﴾ [الشورى: 40].

Sens du verset :

La sanction d’une mauvaise action est une mauvaise action [une peine]﴿ [s. Ach-Choûrâ (la Consultation) : v. 40]

Il عزّ وجلّ dit aussi :

﴿فَمَنِ اعْتَدَى عَلَيْكُمْ فَاعْتَدُوا عَلَيْهِ بِمِثْلِ مَا اعْتَدَى عَلَيْكُمْ﴾ [البقرة: 194].

Sens du verset :

Donc, quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale﴿ [s. Al-Baqara (la Vache) : v. 194]

Et Il عزّ وجلّ dit :

﴿وَإِنْ عَاقَبْتُمْ فَعَاقِبُوا بِمِثْلِ مَا عُوقِبْتُمْ بِهِ﴾ [النحل: 126].

Sens du verset :

Et si vous punissez, infligez [à l’agresseur] une punition égale au tort qu’il vous a fait﴿ [s. An-Nahl (les Abeilles) : v. 126]

Allâh عزّ وجلّ dit également :

﴿جَزَاءً وِفَاقًا﴾ [النبأ: 26].

Sens du verset :

Comme rétribution équitable﴿ [s. An-Naba’ (la Nouvelle) : v. 26]

C’est-à-dire selon leurs actions. Cf. : I‘lâm Al-Mouwaqqi‘îne d’Ibn Al-Qayyim (1/196).

(34)   Rapporté par : At-Tirmidhî (4/475) et Ahmad (5/218), d’après Aboû Wâqid Al-Laythî رضي الله عنه. At-Tirmidhî a dit que ce hadith est haşane (bon) sahîh (authentique) et Al-Albânî l’a jugé sahîh (authentique) dans Sahîh Sounane At-Tirmidhî (2/465) et dans Al-Michkât (hadith 5369).

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